Covid-19: le nombre de cas graves à Casablanca inquiète, les hôpitaux au bord de la saturation

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé.

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé. . DR

Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb a dépeint un tableau bien sombre de la situation épidémiologique dans la préfecture de Casablanca, marquée par un nombre important de cas graves, soit 89 malades sur les 201 cas notifiés dimanche.

Le 07/09/2020 à 11h32

Les mesures imposées par le gouvernement au niveau de la préfecture de Casablanca ont été décidées en vue de stopper la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) dans la ville et pour permettre aux structures sanitaires de prendre en charge les cas contaminés, a indiqué le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, dimanche 6 septembre à Rabat.

La situation épidémiologique au Maroc a été marquée par une tendance haussière ces dernières semaines, avec un record de contamination enregistré hier, dimanche, qui a dépassé la barre de 2.000 cas (2.234 cas notifiés), a-t-il déploré dans une déclaration à la presse.

Sur ces 2.234 cas, 42% ont été enregistrés dans la région de Casablanca et plus précisément au niveau de l'agglomération de Casablanca, a-t-il fait observer. Casablanca représente aujourd'hui une exception en se démarquant par un nombre important des cas graves, soit 89 malades sur les 201 cas notifiés dimanche, ce qui représente un ratio d'environ 45%, a-t-il ajouté, indiquant que le nombre de cas asymptomatiques est égal au nombre des cas symptomatiques.

«Cela explique qu'il y a une forte propagation du virus aujourd’hui et que les malades qui sont symptomatiques vont prendre le dessus sur les cas asymptomatiques, ce qui représenterait un danger pour l'infrastructure hospitalière et un risque de saturation dans les jours à venir», a averti le ministre de la Santé. 

«Nous avons fait le nécessaire pour endiguer la propagation du virus à Casablanca avec les mesures de bouclage, les cordons sanitaires et sécuritaires, la limitation de l'activité et au niveau de la communication pour inciter les gens à se conformer aux mesures barrières, mais en vain, et nous constatons toujours une recrudescence importante», a souligné Khalid Aït Taleb.

«Nous risquons d'être submergés par le virus. Dès lors, des mesures drastiques s'imposent, sinon la situation risque d'être incontrôlable dans les jours à venir», a-t-il fait valoir.

Le ministre de la Santé a mis l'accent, à cet égard, sur la nécessité de se conformer aux mesures barrières, notamment le port obligatoire du masque, la distanciation physique et les règles d'hygiène, comme seuls moyens aujourd'hui pour circonscrire la pandémie, en l'absence d'un vaccin, a-t-il conclu.

Pour rappel, le gouvernement a décidé d'instaurer ce dimanche de nouvelles mesures en vue de circonscrire la propagation du coronavirus au niveau de la préfecture et ce, à compter de ce lundi 7 septembre.

Ces mesures consistent en la fermeture de l'ensemble des issues de la préfecture et de soumettre le déplacement de et vers son territoire à une autorisation exceptionnelle délivrée par les autorités locales, ainsi que la fermeture de tous les établissements scolaires (primaires, collèges, lycées et universités), avec l'adoption de l'enseignement à distance à partir de ce lundi.

Il s'agit aussi de la fermeture des marchés de proximité à 15h, des cafés et commerces à 20h et des restaurants à 21h, outre l'interdiction des déplacements nocturnes sur l’ensemble du territoire de la préfecture entre 22h et 5h, excepté pour les cadres de santé et de sûreté, les employés des secteurs vitaux et sensibles et ceux du transport des marchandises, à condition de justifier leur travail de nuit, a précisé un communiqué du gouvernement.

Ces mesures resteront en vigueur durant les 14 prochains jours et la situation épidémiologique dans la ville sera soumise à une évaluation minutieuse et continue pour prendre les décisions appropriées, indique la même source.

Le 07/09/2020 à 11h32