Les Marocains l’ont appris par le biais d’un communiqué du Cabinet royal. L’organisation de la Coupe du monde de 2030, conjointement avec nos voisins ibériques l’Espagne et le Portugal, est aujourd’hui acquise. Maintenant, il faut passer aux choses sérieuses. L’une des premières questions à trancher, avec les deux autres co-organisateurs, sera le lieu où se déroulera le match d’ouverture et la finale du Mondial.
Pour cela, il faut négocier. Ou plutôt, Fouzi Lekjaâ doit négocier fermement la répartition d’une centaine de matchs, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans l’éditorial de son édition actuellement en kiosque. Le Maroc attend beaucoup du président de la Fédération royale marocaine de football. Et ce dernier, comme tout le pays, a ses raisons d’être ambitieux. «Cela fait déjà dix ans que nous vivons avec lui un rêve éveillé au rythme des exploits des équipes locales, nationales, toutes catégories et compétitions confondues», relève l’éditorialiste.
Cela d’autant, poursuit-il que «le mandat de Lekjaâ a également coïncidé avec l’éclosion d’un véritable modèle de formation, un gain d’influence dans les instances de décision continentales et mondiales et le renforcement des relations de confiance avec différents partenaires». Plus encore, c’est lui qui a su finalement mettre en œuvre la vision royale, exprimée dans une lettre adressée aux Assises du sport tenues en… 2008.
Mais dans sa mission actuelle, qui est de réussir le Mondial 2030, c’est tout le pays qui doit se mobiliser avec lui. C’est un rendez-vous avec l’Histoire qu’il ne faut pas rater, observe l’éditorialiste. Plus encore, c’est une occasion unique pour tout le pays de réaliser sa métamorphose, son bond en avant du millénaire.
Pour commencer, il faut que toute l’infrastructure soit au point. Nous avons de nombreux stades à mettre à niveau, et le chantier a déjà commencé, et un seul stade à construire. Le grand stade de Casablanca, prévu à Benslimane. Sur ce point, insiste l’éditorialiste, «il faut veiller à ce que cette infrastructure sportive – restée en friche dans tous les dossiers de candidature du Maroc – ne se transforme en éléphant blanc».
En dehors des stades, il y a les infrastructures de transport, les lignes ferroviaires interurbaines comme la LGV Casablanca-Marrakech ou Casablanca-Agadir, mais aussi les lignes urbaines, principalement dans les grandes agglomérations. Une coupe de monde c’est aussi une capacité d’hébergement à développer et même des activités de divertissement à prévoir. Et pourquoi pas faire en sorte que le vieux projet du début des années 80, qui est de relier par un tunnel les deux rives du Détroit, devienne enfin réalité. Pourquoi pas. Après tout, conclut l’éditorialiste, «le Maroc est aussi une Nation capable d’accomplir des miracles. Et pas que sur les terrains de foot».