«Il faut attendre jeudi prochain, pour savoir si le pic a été atteint et si la tendance à la baisse des contaminations est définitivement confirmée», a-t-on indiqué au ministère de la Santé. «Nous espérons, a ajouté cette source, continuer sur cette voie baissière en évitant l’apparition de nouveaux foyers de contamination».
Jeudi 7 mai serait donc la date possible du pic épidémique du Covid-19 au Maroc. Quand on atteint le pic, commence alors une descente ou «décrue» des contaminations.
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Après ce pic, il convient en principe de compter deux semaines encore, comme phase d’une première quarantaine, afin de contenir les contaminations intrafamiliales, explique encore cette source.
A cette première quinzaine de délimitations des contaminations intrafamiliales, il faudrait ensuite ajouter deux semaines supplémentaires, pour traiter d’éventuels résidus du coronavirus.
«La tendance mondiale, ajoute notre source, est de renoncer à une éradication au demeurant impossible du virus en l’absence d’un vaccin et de préférer au traitement improbable des cas résiduels la généralisation des gestes de prévention et des consignes de sécurité comme le port du masque et une distance réglementaire entre les employés dans le milieu de travail».
Ce qui signifie, en clair, que si le pic épidémique est atteint le jeudi 7 mai, il faudrait compter deux semaines supplémentaires pour le déconfinement, ce qui renvoie à la date du 21 mai, soit quasiment la même date à laquelle prend fin la prorogation de l’état d’urgence sanitaire: le 20 mai.
Une stratégie gagnante et un dispositif hospitalier qui n’est pas sous pression
Proches de ce dossier, plusieurs professionnels privés de la santé estiment eux aussi que la stratégie de lutte contre le coronavirus est sur «la bonne voie car le nombre de contamination baisse».
Ils ajoutent que le pays connaît «une décroissance des contaminations qui laisse augurer que le pic de l’épidémie est tout proche». Le vice-président de l'Association des cliniques du Maroc observe pour sa part que «le nombre de décès baisse également».
Selon le Dr. Mohamed Ziddouh, par ailleurs chirurgien, «les traitements et les médicaments administrés aux malades ont montré leur efficacité grâce à une prise en charge précoce des patients et à la compétence et au savoir-faire des professeurs et spécialistes marocains».
Parmi les indicateurs de la baisse du Covid-19, les capacités hospitalières, qui ne se trouvent pas sous pression.
Selon diverses sources médicales, on indique qu’à Rabat plus aucun cas avéré n’est admis en ce moment dans l’hôpital d’enfants et dans la maternité, qui relèvent du CHU Ibn Sina. «Ces deux hôpitaux sont exempts de patients infectés par le Covid-19 alors que dans le CHU Ibn Sina et l'hôpital Prince Moulay Abdellah de Salé, on dénombre respectivement une moyenne de 50 cas, entre patients positifs et cas suspects».
La stratégie du Maroc, selon ces diverses sources médicales, «est en train de porter ses fruits, car le ministère de la Santé a adopté le dépistage ciblé, qui consiste à tester les personnes symptomatiques ainsi que les cas contacts qui entouraient les patients testés positifs».
Néanmoins, toutes les sources médicales consultées, publique et privé, appellent à ne pas «crier victoire trop tôt», et à éviter tout relâchement.
«Ce virus est imprévisible et baisser la garde, c’est s’exposer à une deuxième vague de contaminations», prévient la source interrogée par Le360 au ministère de la Santé.