Coronavirus. France: Faute de rapatriement des corps, une fatwa autorise l’inhumation hors des carrés musulmans

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Face à l’impossibilité de rapatrier les dépouilles des musulmans dans leurs pays d’origine et le manque de place dans les carrés musulmans en France, une fatwa exceptionnelle autorise l’inhumation dans d’autres cimetières.

Le 14/04/2020 à 08h55

Habituellement les demandes de sépultures musulmanes ne sont pas aussi nombreuses qu’à l’heure actuelle, car les familles ont pour habitude de rapatrier les dépouilles, selon la volonté des défunts, vers leur terre natale… Mais aujourd’hui, avec la suspension des liaisons aériennes entre le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la France, ne reste qu’une seule solution aux familles des défunts, enterrer leurs morts en France, si toutefois ils trouvent de la place dans les carrés dont disposent les cimetières communaux.

En effet, en France, ces carrés où les sépultures sont orientées vers la Mecque se font rares en règle générale, avec seulement 600 communes sur 35.000 qui en disposent.

Aujourd'hui, sous le coup de la pandémie, les cimetières sont pris d'assaut et le manque de place dans ces carrés musulmans est à ce point préoccupant que les familles en viennent à craindre la systématisation de la crémation, à laquelle pourrait avoir recours la France, comme ce fut le cas en Chine, si toutefois l’épidémie en venait à s’aggraver encore davantage.

Pour apaiser les esprits et rassurer la communauté des musulmans de France, le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), qui rassemble une quarantaine de lieux de culte musulmans à travers le département, a émis le 9 avril une fatwa permettant aux familles musulmanes d’inhumer leurs défunts en dehors des carrés musulmans.

Cette option serait ainsi envisageable si aucune place ne se présentait dans un carré musulman et si le rapatriement vers la terre natale s’avérait impossible.

Soutenue par le Conseil français du culte musulman (CFCM), cette décision qui revêt un caractère provisoire concerne tous les défunts musulmans, quelles que soient les causes du décès, et sera abrogée quand la situation sera redevenue normale.

Par Leïla Driss
Le 14/04/2020 à 08h55