Comment un élève a trouvé la mort dans une école publique?

Le360

L'élève décédé, jeudi, dans des conditions mystérieuses dans une école publique à Mohammedia a été inhumé, vendredi, après la prière d'Al-Asr. Des obsèques émouvantes ont été organisées en guise d'adieu alors que l'enquête pour déterminer les raisons de son décès se poursuit.

Le 20/09/2014 à 11h39

Vendredi, après midi, à Hay Ennasr Jdid au quartier El Alia à Mohammedia. Une foule immense s'est amassée pour accompagner Issam Oublal, 11 ans, à sa dernière demeure. Ses parents, ses frères et sœurs, ses voisins, ses petits camarades de classe et beaucoup d'autres personnes, compatissant au malheur qui a frappé sa famille ont été au rendez-vous, a constaté Le360. Sous une grande tente, dressée dans la rue comme c'est de coutume à Mohammedia, Fatiha, la mère de Issam, frappée du drame le plus affreux que peut vivre une maman, désemparée et résignée, était assise au milieu de femmes venues présenter leurs condoléances. Elle étreignait la petite sœur de Issam. Asséchés, ses yeux rougis et enflés ne versaient plus de larmes pour pleurer le troisième de ses cinq enfants.

Une mère inconsolable

Au micro de Le360, Fatiha est revenue sur les détails d'un matin qui va bouleverser sa vie à jamais. Pour elle, comme pour le reste de sa famille, c'est l'institutrice qui serait responsable de la mort de l'enfant : "A huit heures du matin, j'ai emmené mon fils à l'école. Je l'ai accompagné car n'ayant pas fait ses devoirs de français, il avait très peur que l'institutrice le punisse. Faisant fi de mes prières, la maîtresse d'école m'a promis qu'il allait avoir droit à une bonne correction. Je lui ai demandé gentiment de ne pas avoir la main lourde et de ne pas le frapper sur la main où il avait eu une fracture. Elle m'a rassurée en me disant qu'elle savait où elle allait frapper". La mère, qui dénonce l'anarchie qui règne à l'école Ahmed El Hansali, dit avoir été appelée immédiatement après son retour à la maison. "Je n'avais pas encore ôté ma djellaba qu'on m'appelle pour me dire que mon fils a été transporté d'urgence à l'hôpital Moulay Abdellah. Quand je suis arrivée, il était déjà mort. Il avait une blessure sur le front et un bleu sur un oeil".

Inconsolable, la mère qui assure que son enfant ne souffrait d'aucune maladie, accuse ouvertement l'institutrice de son fils. Ses camarades de classe, dit-elle, lui ont raconté que la maîtresse a frappé le garçon sur sa main mais qu'elle tapait très fort sur la table avec un bout de tuyau d'arrosage. Selon la mère, qui cite des élèves de la même classe que son fils, Issam allait mal avant de sortir dans la cour. Il avait trop peur. Une version que viennent contester les propos d'un autre enfant qui a déclaré à Le360 que le défunt est sorti au moment de la récréation, qu'il a joué avec eux avant de s'effondrer et de fermer les yeux. A jamais.

La police mène l'enquête

Mère de jumeaux et enceinte, l'institutrice qui habite à quelques pâtés de maisons de la résidence des Oublal était introuvable au moment des obsèques. Un fourgon de police et deux motards sont venus la chercher mais elle n'était pas chez elle, selon des témoins oculaires. Un responsable sécuritaire à Mohammedia a, de son côté signalé, qu'elle a été entendue par la police mais qu'elle n'est ni arrêtée, ni recherchée et que l'enquête suit son cours normal. Selon les membres de la famille, le rapport de l'autopsie a été remis au père et aurait déjà atterri sur le bureau du procureur du roi près le tribunal de première instance de Mohammedia. Tout ce que demande la famille Oublal, c’est une enquête transparente qui déboucherait sur toute la vérité.

Par Fatima Moho
Le 20/09/2014 à 11h39