Cherche anesthésiste-réanimateur désespérément

L'état des hôpitaux publics au Maroc est alarmant.

L'état des hôpitaux publics au Maroc est alarmant. . DR

Revue de presseFace à une pénurie alarmante d’anesthésistes-réanimateurs, plusieurs hôpitaux publics marocains sont contraints de reporter des interventions chirurgicales ou de recourir à des solutions d’urgence. Une situation critique qui soulève des inquiétudes quant à la qualité et à la sécurité des soins, alors que les standards internationaux semblent encore loin d’être atteints. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 28/04/2025 à 17h51

Un grand nombre d’établissements hospitaliers publics connaissent une pénurie importante d’anesthésistes-réanimateurs, ce qui oblige les responsables de la programmation des opérations chirurgicales à reporter certaines interventions, ou à faire appel à des infirmiers «pour jouer le rôle du médecin», constate Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 29 avril.

Cela, alors que la loi n°34.13 relative à l’exercice des professions infirmières précise dans son article 6 que l’infirmier-anesthésiste peut effectuer des actes d’anesthésie ou de réanimation, mais uniquement sous la responsabilité et la supervision directe d’un médecin spécialiste en anesthésie-réanimation.

Reprise par le quotidien, une étude médicale de terrain récente a révélé que le nombre de médecins titulaires du diplôme de spécialité en anesthésie-réanimation au Maroc ne dépassait pas 200 médecins, soit un ratio d’un médecin pour 100.000 habitants, et même moins, dans le secteur public pour cette même proportion.

Ce déficit alarmant, selon un précédent rapport détaillé de la Fédération nationale des anesthésistes-réanimateurs du Maroc, ne respecte pas les standards internationaux.

«Il faudrait en effet garantir au moins 6 anesthésistes pour 100.000 habitants, avec pour objectif d’atteindre 20 anesthésistes pour 100.000 habitants d’ici 2030, selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Fédération mondiale des sociétés d’anesthésie-réanimation. Un objectif qui semble difficile, voire impossible à atteindre», écrit-on.

L’étude souligne également que 70% des anesthésistes-réanimateurs exercent entre Casablanca et Rabat, avec une moyenne de 3 médecins pour 100.000 habitants.

Cela ne laisse que 30% des effectifs pour le reste des régions marocaines, soit à peine 0,4 médecin anesthésiste-réanimateur pour 100.000 habitants dans les autres villes.

À noter que la formation d’un anesthésiste-réanimateur nécessite l’obtention d’un doctorat en médecine générale après sept années d’études, au cours desquelles l’étudiant acquiert des connaissances et compétences dans toutes les spécialités médicales et les sciences pathologiques, suivies de cinq années de spécialisation en anesthésie-réanimation.

Cette formation permet au médecin de maîtriser tous les aspects du domaine.

Dans le Royaume, les anesthésistes ne se contentent pas de superviser les anesthésies en salle d’opération, car ils travaillent également dans les services de réanimation et d’urgences.

L’anesthésie est un acte médical complexe, qui doit être impérativement supervisé par un médecin anesthésiste, précise le quotidien. Elle ne se limite pas, comme certains pourraient le croire, à endormir et réveiller le patient.

Elle comprend aussi l’évaluation de l’état de santé du patient, avant l’opération, la gestion de ses antécédents médicaux, ainsi que l’intervention d’urgence en cas de complications vitales, pendant l’intervention chirurgicale.

Par Walid Ayadi
Le 28/04/2025 à 17h51