Chefchaouen: des trafiquants construisent des barrages anarchiques pour irriguer des plantations de kif

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Revue de presseDans plusieurs zones de la province de Chefchaouen, les cours d’eau sont détournés et surexploités par des notables, de grands élus et des trafiquants pour irriguer des plantations de kif. Or, la soif menace la population locale, fait remarquer le quotidien Assabah dont est tirée cette revue de presse.

Le 14/08/2023 à 20h18

De nombreux barrages anarchiques ont été construits clandestinement en travers des cours d’eau situés dans plusieurs zones de la province de Chefchaouen. L’objectif est d’en réguler le débit et de stocker de l’eau pour irriguer des plantations de kif.

Les auteurs de ce scandale ne sont autres que des notables de la région, dont des politiques, de grands élus et des trafiquants, fait remarquer le quotidien Assabah qui se penche sur ce sujet dans son édition du mardi 15 août.

«La gravité de cette affaire réside dans le fait que des notables, qui génèrent des millions grâce à leur investissement dans les cultures de kif, ont construit des petits barrages anarchiques avec leurs propres moyens pour irriguer les plantations de kif», a ainsi affirmé au quotidien un militant des droits de l’Homme, sous couvert de l’anonymat.

La même source ajoute que ces pratiques «provoquent des sécheresses qui se répercutent immédiatement sur les prix des terres» et menacent de soif les habitants. Et «ces manœuvres sont orchestrées au vu et au su de tout le monde, sous les yeux indifférents des autorités de la province».

Les mêmes parties qui font main basse sur les eaux de la région recourent également «au creusement de puits pour détourner les eaux souterraines», ajoute Assabah.

«Les habitants ne cessent de monter au créneau pour dénoncer ces pratiques mafieuses et demander aux autorités compétentes d’intervenir». Des promesses leur ont été faites mais, pour l’instant, conclut le quotidien, l’hémorragie se poursuit.

Par Mohamed Younsi
Le 14/08/2023 à 20h18