Casablanca: trafic d’influence et conflits d’intérêt dans des dossiers d’expropriation

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Revue de presseLe conseil de la ville de Casablanca a clairement accusé les élus de l’arrondissement de Hay Hassani de trafic d’influence et de conflit d’intérêt dans des dossiers d’expropriation de vastes lots de terrain. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 28/07/2023 à 21h07

Le conseil de la ville de Casablanca a mis en garde, jeudi dernier, les élus de l’arrondissement de Hay Hassani contre la manipulation des décisions communales, la persistance du trafic d’influence et les conflits d’intérêt concernant des biens fonciers soumis à la procédure d’expropriation.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (29 et 30), que lors de la session extraordinaire de juillet, le conseil a reporté l’étude de trois dossiers à une date ultérieure. Il s’agit de l’étude et du vote de l’annulation d’une décision relative à l’acquisition de trois lots de terrain destinés à l’aménagement d’un espace vert et à la régularisation de la situation juridique des logements de Lissasfa dont ont bénéficié les habitants des bidonvilles.

Le deuxième point concerne l’étude et le vote de l’annulation de la décision communale relative au prix fixé pour l’acquisition des lots de terrain à Lissaafa ainsi que l’expropriation de quatre autres lots de terrain. La commission d’urbanisation a refusé, lundi, de valider ces trois points et a décidé de les étudier lors des prochaines sessions.

En revanche, les conseillers communaux ont approuvé à l’unanimité les propositions d’expropriation relatives aux arrondissements de Ben M’sik et de Sidi Bernoussi. Au cours des travaux de cette session extraordinaire, les élus se sont échangés des accusations de corruption et de conflit d’intérêt dans le dossier d’expropriation de quelques lots du terrain dit Sabaoui.

Le quotidien Assabah souligne qu’il s’agit de terrains de 14 hectares dont deux hectares appartiennent à la commune. Ce terrain, qui appartient à plusieurs héritiers dont certains ont des liens de parenté avec des élus, suscite bien des convoitises depuis des années en raison de sa position stratégique. L’ancien conseil de la commune de Casablanca, alors dirigé par Mohamed Sajid, avait déjà brigué ce terrain. Il avait pris une décision fixant le prix de l’expropriation à 250 dirhams le mètre carré. Mais les héritiers ont refusé cette offre et ont eu recours au tribunal administratif qui a prononcé un jugement fixant l’indemnisation à 1.200 dirhams.

La rapidité avec laquelle ce dossier est traité a fait oublier à ses auteurs l’obligation de se conformer aux procédures juridiques en vigueur. Il fallait d’abord faire appel du jugement, contester l’expertise réalisée par les héritiers et annuler la décision communale relative à la fixation de l’ancien prix avant d’en fixer un nouveau.

Au sein du conseil de la commune, on sait que cette opération est entachée d’ambiguïté. D’autant que certains héritiers ont des liens de parenté avec des élus qui planifient l’expropriation de ce terrain pour réaliser des projets juteux, notamment dans la zone proche des villas du quartier Islane.

Par Hassan Benadad
Le 28/07/2023 à 21h07