À l’ère du tout numérique, la digitalisation des établissements de soins s’impose pour faciliter l’accès des citoyens aux prestations et pour permettre aux professionnels de santé de sécuriser les données de leurs patients. Qui plus est, cela devient une nécessité pour accompagner le grand chantier de généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO) qui table, entre autres, sur l’informatisation et la digitalisation des procédures de travail, ainsi que sur l’accès des citoyens à des services sanitaires à distance.
C’est dans cette perspective que la Direction régionale Casablanca-Settat du ministère de la Santé et de la Protection sociale a lancé un appel d’offres pour l’«assistance concernant l’opération de saisie des données au niveau du système informatique».
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Une aide pour le personnel soignant
L’objectif de cette opération est de s’appuyer sur un prestataire qui assurera la saisie des données sur le système informatique des différents établissements hospitaliers et centres de santé de la région Casablanca-Settat, via 598 agents qualifiés et capables d’effectuer la tâche demandée, lit-on dans le cahier de prescriptions spécifiques (CPS), dont Le360 détient copie.
«Le personnel soignant n’est pas habitué à la saisie des données sur le système informatique. Pour eux, c’est une tâche en plus alors qu’on sait tous que le nombre de médecins et infirmiers en exercice est insuffisant pour la prise en charge des patients», explique une source proche du dossier, qui préfère garder l’anonymat.
«Il convient de former et recruter plus de soignants, les former en matière d’informatique et les inciter par la suite à renseigner les données des patients sur le système informatique de l’hôpital», poursuit-elle en soulignant que «la digitalisation s’impose et il faut s’y mettre pour améliorer les prestations, faciliter l’accès des patients aux soins et partager l’information médicale entre les soignants».
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En attendant de faire adhérer les soignants à ce projet, le recours à des prestations externalisées vise, selon le CPS, à faire bénéficier les établissements hospitaliers de la souplesse et de la rapidité de dotation et de contraction des effectifs en fonction de l’évolution de leurs activités.
L’estimation du coût de cette prestation est fixée par la Direction régionale du ministère de la Santé et de la Protection sociale à plus de 46,5 millions de dirhams. Ce marché sera conclu pour une période de 12 mois.
Des engagements à respecter
Ce CPS établit les conditions d’exécution de cette prestation. Ainsi, le titulaire du marché s’engage à mettre à disposition des techniciens spécialisés, diplômés en secrétariat de direction ou en informatique et âgés entre 19 et 45 ans, en vue d’assister les différents établissements de santé relevant de la Région Casablanca-Settat à la saisie des données au niveau du système informatique.
Ces agents devront accomplir leurs fonctions selon les horaires de travail réglementaire, à savoir «huit heures par jour» et «six jours par semaine». Selon ce document, ces horaires peuvent être adaptés selon les spécificités et besoins des établissements de soins avec pour objectif d’assurer la continuité des services. Pour un service d’accueil des urgences par exemple, le prestataire doit couvrir 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.
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Le titulaire du marché devra aussi désigner un superviseur ou chef d’équipe par préfecture/province. Ce dernier aura pour mission principale de contrôler la prestation dans sa globalité. Il sera aussi le point de contact et l’interlocuteur des responsables des établissements pour les aspects organisationnels (planning, vacation, etc.) et administratifs (gestion des congés, maladie, etc.), précise la même source.
D’après les clauses de ce cahier des charges, des pénalités par jour et par agent seront appliquées pour chaque manquement. Ainsi, une pénalité de 800 dirhams sera appliquée au prestataire en cas de non-respect des effectifs par établissement, de 500 dirhams pour vacance des postes, non-port de la tenue et au cas où le superviseur est injoignable. Une pénalité de 50 dirhams par jour et par agent sera appliquée en cas de retard ou de non-respect des horaires de travail, précise le même document.