La société turque qui a réalisé les deux lignes de tramway de Casablanca et qui a soumissionné pour le marché des deux autres lignes, T3 et T4, se plaint de pratiques anticoncurrentielles. Des entrepreneurs locaux auraient essayé de la faire chanter pour lui arracher une partie de ces projets. C’est du moins ce que relève le quotidien Assabah dans son numéro du lundi 25 février. La société aurait en effet saisit par écrit le wali de la région, le maire, et d’autres organismes concernés pour demander audience afin d’expliquer ses projets et sa vision pour les programmes de mise à niveau urbain de Casablanca.
En réalité, souligne Assabah, derrière cette demande d’audience anodine, qui intervient toutefois quelques semaines avant l’ouverture des plis concernant les projets de la ligne 3 et 4 du tramway, se cache en effet une dénonciation d’une tentative de chantage. A en croire le journal, les responsables de la société auraient été contactés par un homme d’affaires qui aurait commencé à les faire chanter. Une première rencontre aurait même eu lieu entre les deux parties dans une villa et l’homme d’affaires en question aurait exigé sa «part du gâteau» sous peine de priver la société turque de ce marché.
D’après sa démarche, poursuit Assabah, l’homme d’affaire en question aurait été informé des détails de ce marché, et s’il a agi ainsi, c’est parce qu’il était sûr que la réalisation de ces deux lignes serait confiée à cette société. C’est pour cela qu’il a décidé de réagir à la manière des brigands en faisant chanter les futurs attributaires de ce juteux marché pour leur arracher une part importante de ces deux projets. En contrepartie de sa prise de participation dans les projets, il offre «son assurance que le marché sera attribué à la société turque».
Au lieu de céder, les Turcs ont donc décidé de saisir les responsables de la ville, y compris le nouveau wali qui vient juste d’être installé. Il n’est pas exclu, note le journal, que cette affaire soit traitée d’urgence aussi bien par le wali que par le conseil de la ville, étant donné que l’ouverture des plis concertant le marché relatif à la réalisation des deux lignes du tramway est prévue vers la fin du mois de mars.
Bref, conclut le journal, dans les coulisses du conseil de la ville de Casablanca, on ne parle plus que cette affaire de lobbys qui sont très bien introduits et qui possèdent des informations clés sur les marchés publics portant sur la réalisation des projets de la mise à niveau urbaine de Casablanca. Ces lobbys, poursuit le journal, n’hésitent pas à mettre à profit les informations et les relais dont ils disposent dans les centres de décision pour faire pression sur les société soumissionnaires dans l’objectif de mettre la main sur une partie de ces projets.