La Cour d’appel de Casablanca a confirmé le jugement en première instance à l’encontre du président de l’Amicale d’habitat «Atlantic Beach» de Benslimane, en le condamnant à 10 ans de prison ferme. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 29 juillet, que l’accusé était poursuivi pour le détournement de 250 millions de dirhams dans ce projet immobilier dont les travaux n’ont pas été achevés. La Chambre criminelle auprès de cette Cour a ordonné son arrestation en pleine audience, après l’avoir fait bénéficier de la liberté provisoire pour une caution pénale de 110.000 dirhams.
L’affaire avait éclaté quand les adhérents avaient porté plainte contre le président et le trésorier de cette coopérative de logement pour détournement et escroquerie. Comparu devant le tribunal de première instance, le mis en cause a été condamné à dix ans de prison ferme et a été incarcéré sur-le-champ. Cependant, après deux ans de détention, il a été libéré sous caution par la Chambre correctionnelle de la même Cour d’appel, tandis que le trésorier demeure toujours en fuite.
Le quotidien Al Massae rapporte que cette libération avait surpris tout le monde et fait couler beaucoup d’encre, d’autant que la décision du juge n’avait pas été motivée, selon les adhérents à l’époque. Une affaire dans l’affaire qui a mobilisé plusieurs associations des droits de l’Homme et de défense des consommateurs, à tel point que les trois juges ont cessé de présider les audiences. Les adhérents, dont la plupart sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE), ont, pour leur part, organisé des manifestations pour protester contre cette décision judiciaire. Les victimes ont d’ailleurs frappé à toutes les portes, qu’elles soient judiciaires ou ministérielles, pour que justice soit faite dans ce dossier.
Des actions qui ont fini par porter leurs fruits puisque, dès sa première comparution, le président de l’Amicale a été arrêté en pleine audience pour être mis en état d’arrestation. Afin de dissimuler ses transactions douteuses, l’accusé avait constitué des sociétés écran au nom de son chauffeur, avant de les transférer au nom de sa mère, une femme très âgée. Il a ainsi accordé à ces entreprises plusieurs marchés relatifs au projet d’Atlantic Beach, mais la justice a fini par le rattraper en le condamnant à dix ans de prison ferme et en le privant de ses droits civiques et politiques.