Casablanca: en très petit nombre, des jeunes de la génération Z réitèrent leurs revendications

Lors d'une manifestation de jeunes pour la réforme de la santé publique et de l'éducation nationale, jeudi 9 octobre 2025 à Casablanca.

Le 09/10/2025 à 20h30

VidéoAprès une pause de deux jours, des jeunes de la génération Z se sont de nouveau donné rendez-vous, place des Nations-Unies à Casablanca, ce jeudi 9 octobre. Particularité: la très faible participation, quelques dizaines de manifestants ayant fait le déplacement.

La pause de deux jours marquée par les militants de la génération Z en colère contre le gouvernement, notamment sur les dossiers de la santé publique et de l’éducation nationale, se voulait un moyen de redynamiser un mouvement dont les dernières manifestations ont été marquées par une faible adhésion. Il n’en a rien été ce jeudi 9 octobre sur la place des Nations-Unies à Casablanca, où on dénombrait une petite centaine de personnes, dont de nombreux journalistes et de badauds.

Au noyau dur de cette manifestation, composé d’un petit groupe, se sont ajoutées des gens de passage ou des curieux. Les manifestants ont repris les mêmes slogans, appelant à la réforme urgente des secteurs de la santé publique et de l’éducation nationale. Mais pas que. La problématique de l’emploi est également évoquée. «Le chômage affecte de très nombreux jeunes et le gouvernement doit réagir», indique un manifestant.

Un autre manifestant remet en cause les dernières annonces de réforme du ministère de la Santé et l’équipement récent de nombre de structures hospitalières. «De tels gestes ne règlent en rien le fond du problème. Idem pour l’école publique. Ce qu’il faut, c’est une refonte du système éducatif et de la santé», dit-il.

Des revendications spécifiques ont également été avancées. C’est le cas de ce manifestant ayant largement dépassé l’âge de la génération Z qui conteste… la limite d’âge pour les concours de recrutement dans l’enseignement, fixée à 30 ans. Le plaidoyer est pour le moins personnel. «Il faut ouvrir ces concours à des personnes comme nous, de 35 ou 40 ans, qui ont de l’expérience dans le secteur privé. C’est ainsi que nous pourrons sauver l’éducation nationale», argue-t-il. Curieux.

Mais il y a plus curieux: comment expliquer la surmédiatisation de ce qui est qualifié de manifestations dans l’ensemble du Royaume, alors que ces soi-disant manifestations de masse ne dépassent guère dans chaque ville 100 personnes? Dans une ville comme Casablanca qui compte 3,5 millions d’habitants, cette poignée de manifestants ne dépasse même pas l’attroupement autour d’une halqa. Il ne vient à personne de remettre en question le bien-fondé des revendications liées à la santé et à l’éducation ainsi que leur caractère légitime, mais le mystère demeure entier sur l’équation entre une poignée de personnes qui investissent la rue et leur médiatisation hypertrophiée.

Par Khadija Sabbar
Le 09/10/2025 à 20h30