Des patrons d’entreprises et des responsables sont soupçonnés d’opérer des transactions en bitcoins. C’est en tout cas ce que cherchent à savoir les autorités monétaires dans le cadre d’une enquête ouverte sur la base d’informations dénonçant ces opérations.
Dans son édition du vendredi 10 mars, Assabah rapporte que les autorités ont recensé des transactions opérées à partir de wallets mobiles (portefeuilles numériques sur smartphones, ndlr) sur des plateformes acceptant des monnaies virtuelles. Leur traçage a confirmé qu’il s’agit d’opérations réalisées par des entrepreneurs et des responsables résidant au Maroc.
En effet, explique Assabah, il n’est pas vraiment compliqué de connaître l’identité des personnes derrière ces transactions, puisque les plateformes sur lesquelles elles ont été réalisées affichent l’identité des acheteurs, en confirmant qu’ils disposent bien de comptes en bitcoins.
C’est ainsi que la piste d’entrepreneurs, opérant pour la plupart dans des domaines en lien avec les nouvelles technologies, a été remontée. Ceux-ci sont soupçonnés, selon le journal, d’avoir créé des wallets mobiles alimentés en bitcoins acquis sur des plateformes spécialisées, et certains proposeraient même leurs services aux personnes souhaitant acquérir des monnaies virtuelles, soit dans l’objectif de sortir de l’argent vers l’étranger sans se soumettre aux obligations réglementaires, soit pour spéculer sur ces monnaies dont la forte volatilité permet aux plus chanceux de réaliser des bénéfices conséquents.
La même source précise que les premières opérations retracées dans le cadre de cette enquête portaient sur des montants compris entre 750.000 dirhams et 1 million de dirhams. En cumulé, Assabah rapporte plus de 46 millions de dirhams de transactions identifiées et qui ont été réalisées à partir de 11 comptes. Les sources du journal ajoutent que ces transactions ont été réalisées depuis le Maroc vers des serveurs gérés depuis des pays où le bitcoin est autorisé.
Notons que le recours au bitcoin est également prisé par certains afin de régler leurs dépenses à l’étranger. Des établissements d’hébergement, des centres commerciaux et des prestataires de service dans plusieurs pays l’acceptent comme moyen de paiement. Au Maroc, détenir ou échanger des monnaies virtuelles de ce type est strictement interdit.