Benslimane: fin de contrat pour Ozone, la propreté urbaine dans l’impasse

Un camion de la société Ozone.

Revue de presseAprès des années de gestion chaotique, la commune de Benslimane met fin au contrat de la société Ozone,laissant derrière elle une ville submergée par les ordures et des habitants excédés. Un marché transitoire est annoncé, mais le retour à la propreté est loin d’être acquis. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 24/07/2025 à 19h48

Après quatorze années émaillées de dysfonctionnements et de grèves à répétition, la société Ozone, en charge de la gestion des déchets à Benslimane, s’apprête à céder sa place. Son contrat arrive à terme début août, après une gestion jugée défaillante par les élus et les habitants, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 25 juillet.

Dans une correspondance adressée le 10 juillet au ministère de l’Intérieur, la commune de Benslimane avait sollicité l’autorisation de conclure un nouveau marché de gestion de la propreté. La réponse est tombée mardi dernier. Le ministère de l’Intérieur donne son feu vert pour signer, à titre transitoire, un contrat négocié avec une nouvelle entreprise pour une durée de six mois, le temps de lancer un nouvel appel d’offres avec un cahier des charges actualisé, censé mieux prendre en compte les spécificités techniques et l’expansion urbaine de la ville, lit-on.

Cette décision intervient alors que la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer. Depuis plus de deux semaines, les ordures ménagères s’amoncellent dans les quartiers et artères principales de la ville, reflet d’un service de collecte quasi à l’arrêt. En cause, les arriérés de salaires impayés aux ouvriers d’Ozone. Ces derniers multiplient depuis des mois les sit-in et les arrêts de travail pour exiger le versement de leurs dus, notamment pour les derniers mois, sans que le conseil communal, pourtant garant du suivi de l’exécution du contrat, ne prenne de mesures concrètes pour contraindre l’entreprise à honorer ses engagements, souligne Al Akhbar.

Dans l’indifférence générale, la société a continué de percevoir plus de 10 millions de dirhams par an de la part de la commune, sans fournir le service attendu. Pire, lit-on encore, certains équipements (camions bennes, balayeuses mécaniques) ont disparu des circuits, sans que la commission de suivi et de contrôle ne s’en émeuve, alors même qu’elle est censée vérifier l’état et l’utilisation du matériel.

Face à cette situation jugée catastrophique par de nombreux habitants, la section locale du Parti de la justice et du développement (PJD) est sortie de son silence pour réclamer la résiliation pure et simple du contrat liant Ozone à la commune.

Selon elle, le conseil communal s’est défait de toutes ses responsabilités: absence de sanctions, non-application des pénalités prévues par le cahier des charges, manque de transparence dans les rapports de la commission de contrôle...

De son côté, une source citée par Al Akhbar pointe du doigt le rôle ambigu des autorités locales et provinciales, accusées de fermer les yeux sur les manquements de la société délégataire. Au lieu d’activer les mécanismes de contrôle administratif et d’exiger du conseil communal qu’il assume pleinement ses obligations, celles-ci préféreraient un statu quo qui se fait au détriment direct des citoyens.

Dans l’attente du nouveau marché promis, les habitants de Benslimane devront donc encore composer avec les tas d’immondices qui s’accumulent à leurs portes, transformant certains points de collecte improvisés en véritables décharges sauvages.

Par La Rédaction
Le 24/07/2025 à 19h48