La dernière assemblée générale du barreau de Casablanca restera dans les annales. Des insultes et des accusations extrêmement graves ont été proférées et des avocats en sont venus aux mains, à la veille des élections pour désigner un nouveau bâtonnier et un nouveau conseil. Le pire a été donc évité de justesse, fait remarquer le quotidien Assabah, qui rapporte les faits dans son édition du week-end des 25 et 26 novembre.
Lors de son allocution, le bâtonnier sortant, «Me Tahar Mouafik, a dressé un tableau très reluisant de son mandat», caractérisé, a-t-il souligné, «par l’intégrité, la bonne gouvernance et la transparence». «Il a même appelé le parquet général, la cour des comptes et la brigade nationale de la police judiciaire à ouvrir une enquête sur sa situation financière, sa fortune, celle de ses enfants et les dossiers juridiques gérés pendant son mandat de trois ans», indique Assabah.
Après avoir dressé ce bilan, poursuit le journal, «le bâtonnier sortant s’est plaint de ce qu’il a qualifié d’attaques visant sa personne et d’allégations mensongères portant atteinte à son honneur». Le bâtonnier sortant, ajoute le quotidien, a ensuite orienté son artillerie sur l’ancien conseil, «en accusant l’un de ses membres de pédophilie», et en dénonçant «des dysfonctionnements graves relatifs notamment à la gestion des dossiers de l’assistance judiciaire».
Dans ce cadre, il a fait savoir que «des avocats qui défendent des clients sur de grosses affaires bénéficient des dossiers de l’assistance judiciaire, évoquant un montant de 240.000 dirhams déposé auprès de la caisse du barreau au profit d’un avocat».
Le quotidien a révélé que «le bâtonnier sortant est allé jusqu’à accuser l’ancien président du tribunal administratif de Casablanca d’orienter des dossiers vers les cabinets de certains avocats, surtout dans des affaires d’expropriation».
Ces révélations ont suscité les réactions d’avocats qui ont déclaré au quotidien que «ces accusations, au cas où elles seraient véridiques, doivent faire l’objet d’une enquête plutôt que d’être exploitées à des fins de pressions sur certains avocats». Autant dire que la polémique se poursuivra durant les prochains jours.







