Contrairement à toutes les prévisions, le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a pris la décision de réduire le taux directeur à 2,25%, marquant ainsi une deuxième baisse consécutive et la troisième depuis juin 2024.
Cette nouvelle mesure, a-t-il expliqué, repose sur un ensemble de conditions favorables, étayées par des indicateurs objectifs fondamentaux, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 20 mars.
Parmi ceux-ci, figurent la baisse du taux d’inflation, la stabilité des finances publiques, ainsi que le niveau confortable des réserves de change, assurant la couverture de cinq mois et demi d’importations.
Lors d’une conférence de presse tenue hier, mardi 18 mars, Abdellatif Jouahri a affirmé que cette «réduction du taux directeur s’inscrivait dans une démarche indépendante et mûrement réfléchie, guidée par la mission première de la BAM, à savoir garantir la stabilité des prix».
Les prévisions pour l’année en cours et l’année suivante convergent vers une limitation du taux d’inflation à 2%.
Une orientation visant à consolider le développement économique et l’emploi, notamment par le biais d’un soutien accru aux petites et très petites entreprises (PME et TPE), qui constituent 80% du tissu économique du Royaume.
Abdellatif Jouahri a décrit les principaux obstacles entravant la pérennité de ces entreprises, soulignant la nécessité d’une «institutionnalisation de leur accompagnement», et des mesures renforçant leur capacité à perdurer et à se développer.
Il a également insisté sur l’importance d’améliorer l’accès des TPE au financement bancaire, estimant que la réévaluation du programme «Intilaka» a permis d’en optimiser le rendement et l’efficacité.
Toutefois, a-t-il précisé, le soutien immédiat et les mesures correctives ne suffiront pas sans la mise en place d’un système efficace assurant un accompagnement permanent des PME et TPE.
Abdellatif Jouahri a insisté sur le fait que ce soutien ne devait pas se limiter à l’octroi de financements, mais devait englober un accompagnement durable et une formation adéquate, notamment dans le secteur de l’éducation, considéré comme un élément essentiel de la résolution du problème du chômage, particulièrement répandu chez les jeunes en zones urbaines et rurales.
Il a donc averti de la faiblesse de l’esprit entrepreneurial auprès des jeunes Marocains, soulignant que le renforcement de l’esprit d’initiative devait débuter dès les premières années d’apprentissage, car le développement de cette culture constitue l’un des fondements du soutien à l’économie nationale.
Il a ensuite évoqué le lancement expérimental de la monnaie digitale, une initiative encore à ses débuts, qui nécessite un travail et une préparation considérables, s’inscrivant dans les efforts déployés par la BAM pour renforcer les technologies financières et améliorer les services bancaires.
Par ailleurs, Abdellatif Jouahri a indiqué que BAM suivait attentivement les évolutions extérieures susceptibles d’impacter l’économie du Royaume, dont les nouvelles orientations européennes qui pourraient entraver les activités des banques marocaines en Europe, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
La formulation de ces orientations, validées par le Parlement européen, reste imprécise et pourrait affecter la balance des paiements, en particulier les dépôts bancaires des Marocains résidant à l’étranger.
Face à cette menace potentielle, Abdellatif Jouahri a insisté sur la forte mobilisation des institutions marocaines, et le rôle de l’équipe de travail nationale, spécialisée dans le suivi de ce dossier.
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