Avortement : les esprits s’échauffent

El Houcine Louardi, ministre de la Santé.

El Houcine Louardi, ministre de la Santé. . DR

Revue de presseKiosque360. Branle-bas de combat avant la tenue de la première conférence nationale sur l’avortement, organisée par le ministère de la santé. Entre ceux qui réclament une législation étriquée et d’autres qui militent pour plus de souplesse, Lahoucine El Ouardi devra jouer les équilibristes.

Le 10/03/2015 à 07h43

Ce sont pas moins de deux conférences consacrées à l’avortement qui auront lieu en ce mois de mars. Alors que le ministère de la Santé s’apprête à organiser, mercredi 11 mars, la première conférence nationale sur l’avortement, un deuxième colloque se tiendra le 16 mars prochain, sous l’égide du Docteur Chraibi, connu pour ses positions engagées en faveur de l’encadrement législatif de l’avortement. Le journal Akhbar Al Yaoum, dans son édition du 10 mars, s’attend à ce qu’une grande polémique accompagne la tenue de ce premier débat, «inimaginable il y a tout juste dix ans», a déclaré l’ex-ministre de la Solidarité et de la Femme, Nouzha Sqalli , au quotidien.

Pour cette première conférence officielle, le quotidien s’attend à ce que les affrontements soient houleux entre , d’une part les tenants d’une législation qui se restreindrait aux cas de viols, inceste, et maladies mentales et , d’autre part ceux qui y intégreraient le bien-être, notamment psychologique, de la femme. Le journal rapporte également l’existence d’une troisième catégorie, dont le porte-voix n’est autre que l’ancienne ministre PPS de la Solidarité et de la Femme, qui souhaiterait élargir le droit à l’avortement aux femmes mises enceintes par tromperie. 

Par ailleurs, et en marge de la tenue de cette première conférence, une commission scientifique composée du ministère de la Justice et des libertés, de la Santé, et des Habous et des Affaires islamiques, devra avoir pour tâche d’élaborer un nouveau projet de loi encadrant l’interruption de grossesse. Une tâche difficile lorsque l’on sait l’étendue des divergences d’opinions qui caractérisent le sujet. Si, comme le rappelle le quotidien, le Docteur Chraibi milite pour que la législation marocaine prenne en compte les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en matière de législation de l’avortement, d’autres ont des avis beaucoup plus tranchés, comme le prédicateur Mohamed Fizazi, qui considère toute interruption de grossesse hors des cas d’inceste, de viols et de maladies mentales comme un meurtre.

Par Marouane Hobballah
Le 10/03/2015 à 07h43