Assassinats à Ben Ahmed: choquée, la veuve d’une victime témoigne

La veuve de l'une des victimes des meurtres commis à Ben Ahmed, dans la province de Settat. (K.Essalak/Le360)

Le 26/04/2025 à 11h58

VidéoLa découverte macabre de restes humains dans les toilettes d’une mosquée à Ben Ahmed, le 20 avril, a horrifié les habitants de cette commune de la province de Settat. L’affaire, rapidement élucidée, a révélé un crime d’une violence inouïe, perpétré par un commerçant du quartier souffrant des troubles psychiatriques. Parmi les victimes se trouve un père de famille dont la veuve, dévastée, livre un témoignage bouleversant.

L’horreur a frappé de plein fouet la paisible commune de Ben Ahmed, dans la province de Settat, le dimanche 20 avril. Des restes humains ont été découverts dans les toilettes attenantes à la grande mosquée de la localité, déclenchant une enquête qui révèle aujourd’hui des crimes glaçants. À l’heure où nous mettons en ligne, deux victimes ont été identifiées, dont un ouvrier journalier, père de deux enfants. Sa veuve, encore sous le choc, témoigne.

«Lorsque la police m’a appelée, je ne comprenais pas. Ils m’ont demandé où était parti mon mari. Je leur ai dit qu’il était parti pour passer l’Aïd avec ses enfants. Le mercredi, après avoir accompagné sa fille à l’école, il m’avait dit qu’il sortait faire un tour. Il n’est jamais revenu.»

La voix brisée, elle raconte les jours d’angoisse, puis la dévastation après la réception de la terrible nouvelle. «Mon mari ne connaissait pas l’auteur du crime. C’était un journalier. Il travaillait où il trouvait du travail. Il allait prier à la mosquée, c’est tout», poursuit-elle. «Il était le seul soutien de notre famille. Je n’ai plus personne. Il ne me reste que Dieu et mes enfants».

L’auteur présumé, Saïd, 54 ans, commerçant et voisin du quartier Salama, était réputé pour sa discrétion avant de sombrer dans d’inquiétants troubles du comportement. Interné à deux reprises à l’hôpital psychiatrique de Berrechid, il était devenu depuis quelques mois un personnage instable, colérique, menaçant parfois les fidèles de la mosquée qu’il fréquentait. «Il criait sans raison. On avait l’impression qu’il allait exploser à tout moment», raconte un habitant.

L’enquête a mené les autorités au domicile du suspect, où d’autres restes humains ont été découverts, ainsi que des vêtements ensanglantés et des objets appartenant aux victimes. Les enquêteurs ont également relevé un détail terrifiant: les toilettes dans lesquelles les sacs contenant ces restes ont été retrouvés avaient été construites par Saïd lui-même, plusieurs années auparavant. Il avait même désigné une personne pour les entretenir. l’endroit, né d’un acte en apparence généreux, est devenu aujourd’hui le théâtre de crimes sanglants.

Alors que l’enquête se poursuit, avec le renfort d’analyses ADN et l’exploitation des caméras de surveillance, il est fort probable qu’elle débouche sur la découverte d’autres victimes encore dissimulées dans cette terrifiante affaire.

Par Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 26/04/2025 à 11h58