Un avocat vient d’être arrêté à Salé par les services sécuritaires compétents, sous la supervision du procureur général du Roi près la cour d’appel de Rabat, pour avoir introduit des produits illicites dans le centre pénitentiaire Al Arjat 2 à Salé. L’avocat, dont l’identité et le barreau n’ont pas été dévoilés par le quotidien Assabah, qui rapporte cette affaire dans son édition du week-end des 16 et 17 juillet, mettait à profit son statut d’avocat pour livrer «des films pornographiques, des images érotiques et des morceaux de musique enregistrés sur des cartes mémoires» à ses clients détenus.
«Chaque carte mémoire était vendue 500 dirhams dans le centre pénitentiaire ou troquée contre un lot de dix paquets de cigarettes», précisent les sources du quotidien. Le jour de son arrestation, indique la même source, «il a été pris en flagrant délit en train de glisser à un détenu des cartes mémoires chargées de films pornographiques, des images érotiques et des morceaux de musique».
La femme fonctionnaire chargée ce jour de la surveillance des visites, poursuit le quotidien, a immédiatement saisi les produits illicites et en a rendu compte à ses responsables qui ont avisé le parquet général compétent. Ce dernier a ordonné «le maintien de l’avocat en question dans la salle des visites jusqu’à l’arrivée de la police judiciaire pour dresser un procès-verbal précisant les faits et les circonstances qui les entourent».
L’enquête, fait savoir le quotidien, a été ensuite confiée à la brigade nationale des investigations judiciaires, sous la supervision du procureur du Roi près la cour d’appel de Rabat. D’après les mêmes sources, l’avocat avait déjà fourni des cartes mémoires à un proche détenu condamné pour vol aggravé. C’est ce qu’ont déclaré des gardiens en évoquant une fouille ayant permis la saisie de deux grammes de drogue et de cartes mémoires en 2021 chez le proche de l’avocat.
«Dès que ce détenu a été repéré par les gardiens du centre pénitentiaire Al Arjat 2 à Salé, il a chargé son ami de réceptionner les produits illicites». L’avocat mis en cause s’est porté volontaire pour assurer la défense de cet «ami» lors de sa dernière audience dans le cadre de l’assistance judiciaire. Juste après cette audience, le détenu proche de l’avocat lui a recommandé de lui servir d’intermédiaire pour recevoir les cartes mémoires. Lors de l’enquête en présence d’un représentant du barreau, l’avocat mis en cause a reconnu les faits.