Lundi dernier, la Cour d’appel de Rabat a condamné l’ancien président du Maghreb athlétic de Tétouan (MAT) et baron notoire de la drogue, R.O, alias «Temsamani», à 6 ans de prison ferme, peine assortie d’une amende de 10.000 dirhams en plus du versement de 360 millions de dirhams au profit de l’administration des douanes.
Deux de ses complices ont écopé respectivement de 4 ans de prison, 5000 DH d’amende et 270 millions de dirhams au profit de la Douane, et 2 ans de prison ferme et 12 millions de dirhams à verser à la Douane.
Selon le quotidien arabophone Al Akhbar, dans son édition du mercredi 5 juillet, ces peines réduites s’expliquent par le fait que des témoins appelés à la barre, dont deux grands barons de la drogue purgeant actuellement 22 ans de prison, ont affirmé ne pas connaître «Temsamani», jusqu’ici présume avoir des liens avec eux.
Pourtant, de lourdes charges pesaient sur Temsamani dans le cadre d’une affaire de trafic de drogue remontant à 2016, accusé de complicité avec d’autres barons de la drogue.
«R.O» était en effet sous le coup de très lourdes accusations, dont trafic de drogue entre le Maroc et l’Europe et corruptions à grande échelle en vue de faire passer la drogue cachée dans des cargaisons de produits agroalimentaires et autres marchandises au niveau des ports du Nord.
Selon Al Akhbar, la peine de 6 ans de prison à laquelle à été condamné «R.0» semble très clémente, comparativement aux lourdes peines d’un total de deux siècles et demi (250 ans) de prison infligées aux autres membres de son gang, dit «réseau Temsamani», dont des dizaines de gendarmes (26), des agents de la sûreté nationale (16), un douanier, des agents d’autorité, des commerçants, des transporteurs routiers, un Néerlandais, un Espagnol, des agriculteurs, des veilleurs de nuit, des chefs d’entreprise… Tout ce beau monde a été condamné aussi bien en première instance qu’en appel.
Ayant fui vers Belgique depuis 2016, dont il détient la nationalité, «Temsamani» a été extradé en août 2022 vers le Maroc suite à son interpellation par la police belge alors qu’il faisait l’objet d’un avis de recherche international et d’une notice rouge de la part d’Interpol. C’est cette dernière qui l’a remis, au niveau de l’aéroport Mohammed V de Casablanca, à des éléments du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Présenté au parquet général, il se trouvait depuis en dépôt à la prison d’El Arjat.