Des sources sanitaires ont tiré la sonnette d’alarme quant à la situation critique que connaît actuellement le centre régional de transfusion sanguine de Tanger. En cause, la baisse drastique du nombre de donneurs de sang, ce qui a entraîné à son tour une baisse sans précédent du stock de sang et de ses dérivés.
Dans son édition du mercredi 9 juillet, le quotidien Al Akhbar estime que la situation est d’autant plus inquiétante qu’à ce moment précis, le centre régional de transfusion fait face à une forte demande de sang, particulièrement au niveau des blocs opératoires et des urgences des hôpitaux et cliniques.
Selon Al Akhbar, les autorités sanitaires seraient les premières responsables de cette grave situation. En effet, si le centre de transfusion de Tanger fonctionne ces jours-ci à minima, cela est dû d’abord à une mauvaise communication institutionnelle. Ensuite, les horaires choisis pour accueillir les donneurs de sang ne tiennent pas compte des conditions de travail des différentes catégories de salariés, puisque le centre de transfusion ferme ses portes très tôt en début d’après-midi. Les nombreux volontaires qui s’y rendent à la sortie du travail, soit entre 13h et 15h, sont surpris d’apprendre que l’opération de don de sang est déjà terminée.
De même, les professionnels de santé travaillant au centre régional de transfusion sanguine de Tanger se plaignent de l’exiguïté de leur lieu de travail qui, à certains moments, connaît une ruée de demandeurs en urgence de poches de sang (malades sous dialyse rénale, malades du cancer, victimes d’accidents de la circulation…).
À toutes ces contraintes, s’ajoute une idée reçue et largement répandue chez nombre de citoyens, selon laquelle le sang collecté gratuitement est vendu au prix fort et non pas utilisé à des fins humanitaires de sauvetage de la vie de personnes en danger de mort. C’est dire qu’un gros travail de communication sur l’utilisation du sang des donneurs bénévoles s’impose de la part des services du ministère de la Santé, mais aussi du ministère de l’Économie et des Finances quant à la transparence concernant les prix des poches de sang. En effet, ce n’est pas la culture de solidarité qui manque chez les Marocains, mais c’est le manque de transparence de certaines autorités qui les font hésiter et douter dans la participation à cette œuvre humanitaire vitale.








