Al Hoceima: le président PAMiste d’une commune accusé d'homicide involontaire

DR

Revue de presseKiosque360. Un citoyen accuse le président de la commune d’Imrabten d’avoir causé la mort de sa femme pour lui avoir refusé l’usage de l’ambulance communale. Le Président affirme, pour sa part, que le femme en question a pu accéder à ce service au moins huit fois.

Le 13/06/2016 à 00h33

Noureddine Oulad Omar, président de la commune d’Imbrabten, dans la province d’Al Hoceima, est accusé par un habitant de sa commune d’avoir causé la mort de sa femme. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 13 juin, le président de la commune aurait ainsi refusé à son administré l’usage de l’ambulance de la commune pour transporter sa femme à l’hôpital.

Pour le moment, le journal ne parle d’aucune action en justice, mais le parti du président, le PAM, a déjà décidé de le traduire devant la commission disciplinaire. Le PAM a pris cette décision après avoir reçu des plaintes des habitants de la commune faisant état de pratiques contraires aux orientations, aux choix et aux principes du parti. Les faits, tels que relatés par le journal, remontent à quelques jours.

Le citoyen, dont la femme souffrait de complications dues à une série de maladies chroniques dont le diabète, l’anémie et l’hypertension, se serait adressé au président de la commune pour pouvoir utiliser l’ambulance communale. Le président aurait, au début, argué du fait que le véhicule était immobilisé, le chauffeur étant occupé ailleurs à manœuvrer une niveleuse. Mais, face à l'insistance de son interlocuteur, il serait ensuite passé aux insultes. Le citoyen, qui a déposé plainte, affirme au journal qu’il était pourtant disposé à payer tous les frais et les taxes nécessaires pour que sa femme puisse être transportée en urgence à l’hôpital. Celle-ci ayant rendu l'âme, son mari accuse, aujourd’hui, le président de la commune d'être indirectement responsable de son décès.

Le quotidien rapporte d'ailleurs un autre cas pour lequel la présidence d’une commune voisine avait été sollicitée par un citoyen de la commune d’Imrabten pour, justement, pouvoir transporter, dans l’ambulance communale, une jeune fille dont l'état de santé nécessitait un transfert urgent à l’hôpital, Noureddine Oulad Omar lui ayant refusé cette prestation.La jeune fille a pu, grâce à l’intervention de la présidence de la commune voisine, être admise à temps à l’hôpital. Ce qui a d'ailleurs valu au président de cette commune, affirme le journal, des admonestations de la part de Oulad Omar qui lui reproché de s’immiscer dans les affaires de sa commune.

A sa décharge, le président de la commune d’Imrabten assure que la femme décédée avait déjà bénéficié des services de l’ambulance de la commune au moins huit fois. La dernière fois où elle avait été transportée à l’hôpital à bord de ce véhicule date du 9 juin dernier et il avait lui-même, dit-il, payé de sa poche les frais nécessaires à son transport. Il a, par ailleurs, indiqué que l’ambulance communale a pu être utilisée, de la manière la plus ordinaire, au moins 500 fois pour transporter des malades à l’hôpital depuis son élection à la présidence de la commune en septembre de l’année dernière. Bien plus, le président de la commune d’Imbrabten a précisé que le véhicule a toujours été mis à la disposition du médecin communal, qui s'occupe des démarches administratives. La commune n’intervient plus que pour fournir le conducteur, le carburant et les pièces de rechange.

Noureddine Ouald Omar, indique en outre, que cette question d’ambulance est utilisée, en cette période de pré-campagne électorale, à des fins politiques par ses adversaires. Et, précise-t-il, ils n’en sont pas à leur première tentative du genre.

Par Amyne Asmlal
Le 13/06/2016 à 00h33