Aherdane: "Le témoin de l'assassinat de Messaadi est vivant"

Mahjoubi Aherdane.

Mahjoubi Aherdane. . Le360

En marge de la présentation de ses mémoires, Mahjoubi Aherdane, fondateur du Mouvement populaire, a fait des révélations sur l'assassinat de Abbas Messaadi, membre de l'armée de la résistance.

Le 11/01/2014 à 20h29

Devant un parterre composé essentiellement de nombreux journalistes, la sombre affaire qui a entouré l'assassinat de Abbas Messaadi, membre de l'armée de la résistance, a occupé une place importante lors de la présentation par Mahjoubi Aherdane de son livre l'auteur de "Mémoires 1942 à 1962". "Dans cette affaire, il y a la victime tuée d'une balle 6,35. On a cité le nom de Ben Barka, un commanditaire, un exécuteur et un témoin", a-t-il affirmé. "Ce témoin est encore en vie. Je ne peux pas vous dire de plus", a répondu Aherdane en réponse à une question insistante et répétée sur l'auteur de l'assassin Messaadi. "Qui a tué Messaadi, pourquoi et dans quelles circonstances ?", telles ont été les questions répétées des journalistes lors de cette conférence de presse."Nous avons enterré Messaadi dans presque la clandestinité"

Selon Aherdane, Messaadi a été enterré dans un climat de tension dans la région du rif où le pouvoir central a évité de justesse des émeutes. "J'étais avec Abdelkrim Al Khattib quand les autorités de l'époque nous avaient arrêtés en nous reprochant d'avoir mobilisé des foules. Nous avons enterré Messaadi dans presque la clandestinité. "L'identité du vrai assassin de ce résistant est connue par un témoin qui est toujours en vie. Je ne peux rien vous dire de plus sur cet épisode de l'histoire du Maroc". Selon le fondateur du Mouvement populaire, les "faits relatés dans ces mémoires sont vrais et consignés dans un journal que j'ai préservé". Ce carnet relate "le protectorat, ma carrière d'ancien officier de l'armée française, les péripéties et la lutte qui ont permis le retour du roi "Mohammed V, El Glaoui et sa complicité avec le protectorat, les deux tentatives de complot, la guerre des sables...". Il a précisé que ses mémoires seront consignées dans deux autres tomes, outre celui qui a été présenté vendredi.L'Algérie et son ingratitude à l'égard du Maroc ont été également longuement évoqués par l'auteur. Mahjoubi Aherdane a laissé percer des critiques implicites à l'égard de quelques membres de l'Istiqlal. "Maintenant, il faut voir l'avenir. Nous avons un pays magnifique. Nous avons passé trop de temps à se chamailler. Nous avons oublié l'Afrique. C'est une mine d'or, il faut travailler pour combler le retard", a indiqué l'auteur qui est paru affaibli par le poids de ses 95 ans et la maladie. L'intellectuel et l'ancien wali de Meknès, Hassan Aourid, a marqué sa présence en donnant lecture quelques dates qui ont marqué le livre d'Aherdane notamment les discussions d'Aix Les Bains qui ont conduit à l'indépendance du Maroc. Citant Aherdane, Aourid a indiqué que ce jour-là que M'hamed Diouiri n'avait pas évoqué la monarchie lorsque les responsables français de l'époque avaient demandé quelles seraient les priorités du Maroc indépendant. "La patrie, la religion, l'Istiqlal. Douiri n'avait pas cité la monarchie", a affirmé Aherdane, cité par Aourid.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 11/01/2014 à 20h29