Agadir, une ville à deux vitesses entre quartiers modernisés et zones laissées pour compte

أكادير «تسير بسرعتين».. أحياء خارج الزمن التنموي

Les inégalités territoriales restent visibles à Agadir, malgré les grands chantiers lancés depuis 2020. (M. Oubarka/Le360)

Le 07/09/2025 à 14h19

VidéoÀ Agadir, les contrastes sont frappants: alors que certains quartiers bénéficient de vastes opérations de modernisation et d’embellissement, d’autres sont privés des infrastructures les plus élémentaires. Routes dégradées, manque d’éclairage public, absence de transport ou encore déficit d’équipements sociaux… la capitale du Souss apparaît comme une ville à deux vitesses, au grand dam de ses habitants.

Malgré les grands chantiers lancés dans le cadre du programme de développement urbain 2020-2024, plusieurs quartiers d’Agadir continuent de vivre en marge du développement, alors que d’autres ont bénéficié d’importantes opérations de réhabilitation. Ce contraste alimente le sentiment d’une «ville à deux vitesses», dénoncé par les habitants et la société civile.

Modernisation au centre, marginalisation en périphérie

Des artères stratégiques comme les avenues Hassan II, Hassan Ier et Mohammed V, ainsi que des quartiers tels que Charaf, le Quartier suisse, Talborjt, la zone touristique, ou encore certaines parties de Dakhla et Salam, ont profité de travaux d’aménagement et de modernisation.

À l’inverse, des zones comme Aït El Mouden, Aït Taououkt, Ighil Ouderdour, Ahlaka, Taddart Anza, Adrar et Tilila souffrent d’un manque criant d’infrastructures de base: absence de voirie, d’éclairage public, de raccordement à l’eau potable et à l’électricité, sans oublier l’accumulation des déchets et l’absence de transport public digne de ce nom.

Pour Saïd El Massoudi, habitant du quartier Aït El Mouden, cette disparité illustre «une ville qui avance à deux vitesses», en décalage avec l’esprit du programme de développement urbain censé inclure la réhabilitation des quartiers sous-équipés.

La société civile tire la sonnette d’alarme

Houcine Kaddouani, acteur associatif, souligne que des quartiers densément peuplés comme Taddart, Anza, Adrar et Tilila restent enclavés, faute de routes et de moyens de transport adaptés. De ce fait, les habitants sont contraints de recourir au transport clandestin. Le manque de structures publiques de proximité –administrations, centres de santé, espaces culturels et sportifs– accentue la précarité des conditions de vie.

La réaction du conseil communal

Face aux critiques, le président du conseil communal, Aziz Akhannouch, a réuni son bureau le 25 août 2025 pour discuter de la réduction des écarts entre quartiers. Le communiqué officiel évoque l’accélération de la mise en œuvre du plan communal, comprenant la voirie, l’éclairage public, la création d’espaces verts, de marchés de proximité et de nouvelles infrastructures sociales et culturelles.

Le 3 septembre 2025, une réunion consultative a été organisée autour du projet de réhabilitation du quartier Ihchach, en présence d’élus, de fonctionnaires et d’associations locales, avec la présentation des plans d’aménagement. Une rencontre similaire a eu lieu avec la fédération des associations du quartier Tilila, autour d’un projet visant la réfection de la voirie, l’éclairage public et l’aménagement d’espaces verts et d’une grande place centrale.

Entre promesses et attentes

Si les annonces se multiplient, les habitants des quartiers défavorisés attendent des résultats concrets sur le terrain. Pour eux, la réduction des inégalités territoriales est devenue une nécessité urgente pour garantir une meilleure qualité de vie et renforcer la cohésion sociale dans la capitale du Souss.

Par M'hand Oubarka
Le 07/09/2025 à 14h19