Agadir: un réseau de trafic de diplômes dirigé par un leader de l’UC démantelé

DR

Revue de presseUne enquête de la BNPJ a révélé l’implication d’un professeur d’université et figure politique dans un réseau de vente de diplômes. Les investigations ont permis de saisir 80 millions de dirhams sur le compte de sa femme. Une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 14/05/2025 à 21h42

Le magistrat instructeur chargé des affaires financières auprès de la Cour d’appel de Marrakech a statué, ce mardi, de maintenir en détention provisoire un enseignant de l’université Ibn Zohr d’Agadir, suite à son arrestation. Il est notamment poursuivi pour commerce illégal de diplômes universitaires. Six autres individus ont également été placés sous contrôle judiciaire, selon les informations relayées par le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 15 mai.

D’après les informations rapportées par le journal, citant des sources bien informées, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Marrakech a présenté le nommé A. Q., professeur de droit à la faculté des sciences juridiques et économiques de l’université Ibn Zohr d’Agadir et figure dirigeante du parti de l’Union constitutionnelle, devant le juge d’instruction spécialisé dans les crimes financiers afin d’enquêter sur les accusations portées à son encontre.

Cette décision, précise le quotidien, fait suite aux investigations menées par la Brigade nationale de la police judiciaire, lesquelles ont conduit à son maintien en état d’arrestation. Les six autres personnes placées sous contrôle judiciaire sont identifiées comme suit: son épouse, avocate de profession, l’ancien responsable du service du greffe au tribunal de Safi, le fils de ce dernier, avocat stagiaire, ainsi que deux autres avocats et un enseignant universitaire de la même faculté.

Les éléments de l’enquête, indique le journal, révèlent que «les perquisitions et investigations ont permis de saisir une somme avoisinant les 80 millions de dirhams sur le compte bancaire de l’épouse du professeur. Ces fonds sont suspectés de provenir de la vente illicite de diplômes de l’enseignement supérieur ainsi que d’actes d’intermédiation dans des opérations de recrutement».

L’affaire, rappelle Al Akhbar, a éclaté à la suite de l’arrestation d’un notaire, durant l’été 2021, après le détournement de fonds de clients s’élevant à plusieurs dizaines de millions de dirhams. Lors de son interrogatoire, ce dernier a confessé avoir acquis un master auprès du professeur A. Q. en contrepartie du paiement d’une somme de 250.000 dirhams, et ce, «sans avoir suivi les cours ni avoir passé le concours d’accès au master».

Les investigations, poursuit le quotidien, ont ultérieurement mis en évidence l’existence d’un vaste réseau de trafic de diplômes universitaires ainsi que des irrégularités dans les procédures de recrutement au sein de la faculté.

Les sources citées par Al Akhbar indiquent que ce professeur «est impliqué dans de multiples affaires de corruption au sein de l’université Ibn Zohr entre 2015 et 2021, et bénéficiait de la protection de responsables de l’université ainsi que de l’ancienne directrice des ressources humaines au ministère de l’Enseignement supérieur sous le gouvernement du PJD».

Cette dernière, souligne le journal, avait été relevée de ses fonctions par l’ancien ministre Essaïd Amzazi, avant de retrouver son poste de professeure à la faculté de droit de Tanger. «Elle participait à toutes les activités et conférences organisées par ce professeur auquel elle est liée par une relation d’amitié, bien qu’elle occupait un poste de direction au ministère de l’Enseignement supérieur», note le quotidien.

Par Amyne Asmlal
Le 14/05/2025 à 21h42