Le ministre de la Santé, El Houcine Louardi a indiqué, dans un entretien au quotidien Akhbar Al Yaoum publié ce vendredi 15 mai, que le projet instituant le service obligatoire dans les régions enclavées pour les médecins et infirmiers vient répondre au déficit que connaissent ces régions en matière de ressources.
"Il existe une répartition disproportionnée des ressources humaines entre les mondes rural et urbain", a-t-il relevé, rappelant que l’OMS classe le Maroc parmi les 57 pays au monde qui accusent un réel déficit en ressources humaines.
Selon le ministre, l’actuel gouvernement a consenti des efforts considérables pour augmenter le nombre des postes budgétaires affectés au département de la Santé, précisant que son département s’est vu attribuer 4.000 postes en 2013 en plus des 1.600 pour les Centres hospitaliers universitaires (CHU). En dépit de ces efforts, le secteur souffre encore du manque en ressources humaines, un total de 8.000 médecins et 12.000 infirmiers devant être embauchés annuellement, a insisté Louardi, cité toujours par la publication. L’idée est d’instituer un service obligatoire pour les professionnels de la Santé dans les régions reculées pour une durée de deux ans, a-t-il indiqué, notant que le débat suscité autour de ce sujet rappelle la question soulevée autour de l’ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs privés.
Réagissant au dernier rapport de la Cour des Comptes de 2013, qui a révélé que 150 établissements sanitaires au Maroc ne sont pas mis en service et que les équipements ne fonctionnent pas, le ministre a reconnu les dysfonctionnements constatés par le rapport. Toutefois, il a relevé qu’entre 2013, date de l’élaboration du rapport, et sa publication en 2015, "plusieurs choses ont changé". Il a, à cet égard, cité la fermeture d’hôpitaux qui sont passés de 485, à l’époque où Driss Jettou était à la tête de l’Exécutif, à 74 établissements à ce jour, dont certains (10 à 15) sont fermés pour "des raisons qui dépassent le ministère de la Santé", appelant à placer le rapport dans son contexte.
Concernant les campagnes d’inspection et de contrôle, le ministre progressiste a précisé qu’entre 2012 et 2014, son département a dépêché 264 missions d’inspection aux cliniques privées, mené 115 missions dans les services de santé publique et traité 2.657 plaintes déposées par les citoyens.Pour ce qui est de l’avortement, le ministre s’est dit en faveur de la liberté de la femme qui a pleinement le droit d’avorter, rappelant la position de son parti (PPS) qui respecte les droits individuels et collectifs. "Ma position sur l’avortement n’engage en aucun cas le gouvernement. Ceci ne m’empêche guère d’exprimer mon opinion", a-t-il soutenu.