Affaire du meurtre de Hanane: l'ADFM réclame de lourdes peines pour les présumés criminels

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L'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) réagit au meurtre de Hanane, dans le quartier du Mellah à Rabat. La victime a été assassinée après avoir été violée et torturée. Voici la requête de l'ONG.

Le 19/07/2019 à 12h16

L'affaire du viol de Hanane a choqué l'opinion publique nationale et internationale. Plusieurs activistes, des femmes et des hommes, membres d'associations, comédiens, citoyens Lambda, se sont donné rendez-vous vers midi, ce vendredi 19 juillet, devant le siège du Parlement à Rabat. Objectif: protester contre la violence faite aux femmes et pour que justice soit rendue à Hanane.

Ce sit-in a été programmé le lendemain de la diffusion du communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui annonce l'arrestation de huit personnes pour leur implication présumée dans des actes criminels liés, notamment, à la non dénonciation du crime et non assistance à personne en danger.

Les mis en cause, âgés entre 33 et 61 ans, ont été interpellés dans le cadre des investigations menées suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant l’agression physique qui a conduit à la mort de la victime.

A titre de rappel, ces investigations ont permis d'identifier la personne impliquée dans le tournage de cette vidéo et qui s'est avérée être en détention dans le cadre d'une autre affaire.

Le meurtre de Hanane a fait réagir plusieurs associations de défense des droits des femmes au Maroc. L'Association démocratique des Femmes du Maroc en fait partie. Dans un communiqué diffusé le jeudi 18 juillet, l'ADFM dénonce le silence et le mutisme qui a entouré cette affaire depuis plus d’un mois, malgré son caractère odieux.

L'association regrette également que les violences et les tortures, subies par les victimes, fassent l’objet de vidéos prises par des complices tout autant responsables que l’auteur principal du crime, et qu’elles soient largement diffusées créant un effet de normalisation et de banalisation de la violence et de la barbarie, de plus en plus accru.

L'ADFM interpelle les institutions du pays, aussi bien législatives, exécutives que judiciaires pour que l’auteur du crime ainsi que ses complices écopent de peines lourdes à même de rendre justice à la défunte et à sa famille et appelle, entres autres, à ce que de réelles politiques publiques, visant à lutter contre la violence faite aux femmmes, soient mises en place. 

Autre requête: l'ADFM demande une révision des dispositions de la loi 103-13 pour renforcer les mesures de protection et de prévention de la violence, y compris le maintien des poursuites à l’encontre des auteurs de violences, même en cas de retrait de la plainte.

Par Qods Chabaa
Le 19/07/2019 à 12h16