L’avocat de l’une des accusées dans l’affaire du chirurgien plasticien vient de surprendre tout le monde en présentant de nouveaux documents censés changer le cours de ce procès.
D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 12 février, il s’agit de factures dont les montants ont été modifiés pendant la période où les mis en cause dans cette affaire en étaient encore à la phase de l’interrogatoire devant les services de la BNPJ, soit avant leur mise en détention préventive.
L’initiative de l’avocat en question a bien évidemment suscité une vive protestation de l’un de ses confrères, souligne le quotidien. Les usages, précise Assabah, veulent, en effet, que tout nouveau document soit versé en premier dans le dossier pour que le reste des membres de la défense en prennent connaissance avant de le présenter devant la Cour.
Concrètement, les factures modifiées présentées par l’avocat portent des dates espacées et leurs montants ont été également modifiés par la personne chargée de la comptabilité de la clinique, qui a accédé dans le système en utilisant son mot de passe et la référence de chaque facture.
L’avocat estime que ces documents sont suffisants pour innocenter sa cliente qui est employée au service de la comptabilité de la clinique. De toutes les manières, souligne le quotidien, toutes les factures produites par le service de comptabilité passent par le service d’audit et de contrôle avant d’arriver entre les mains du frère du Docteur Tazi qui les valident d’abord, pour ensuite les transmettre au service de la comptabilité pour contreseing du chef du service.
Ces factures, assure l’avocat, ne peuvent être modifiées que par une personne qui dispose des codes d’accès au système informatique de facturation. Ce dont sa cliente ne dispose pas. D’autant, poursuit-il, qu’aucune victime dans cette affaire n’a connu ni reconnu sa cliente. «Elle n’était donc en lien ni avec les patients ni avec les donateurs.
Il n’y a pour ainsi dire rien dans le dossier qui justifie son accusation d’escroquerie ni aucune preuve qu’elle ait participé au crime de trafic d’êtres humains», estime sa défense.
De même, d’après l’avocat, l’élément crucial pour établir la culpabilité est d’avoir pris connaissance du crime. Or, il se trouve que sa cliente n’avait aucune connaissance des actes qui lui sont reprochés. L’avocat a donc rejeté les accusations de falsification de factures et de modification des montants, affirmant que sa cliente n’avait reçu d’instructions d’aucune partie et n’avait aucun lien avec les irrégularités présumées. Il a plaidé, en conséquence, pour sa libération, arguant que les preuves étaient insuffisantes et qu’elle n’avait commis aucun crime.
Finalement, l’audience a été reportée au 16 février 2024 pour entendre les plaidoiries des avocats de la défense.
Dans cette affaire, rappelle le quotidien, 8 personnes sont poursuivies, dont une en liberté provisoire. Entre autres chefs d’inculpation, le trafic d’êtres humains, l’escroquerie, la falsification de documents et la complicité.