Plusieurs célébrités opérant dans le domaine artistique, la politique, la presse ou encore le sport, qui auraient assisté à des soirées dans l’un des deux lieux de résidence de Saïd Naciri, en sont à se griffer les joues aujourd’hui, après avoir su que l’ensemble des pièces étaient truffées de caméras.
Cet ancien député au Parlement, impliqué dans une affaire de trafic international de drogue, plus connue sous le nom «d’Affaire du Malien», avait pris pour habitude de filmer tout ce qui se déroulait dans son appartement du Maârif ou dans sa villa du quartier Californie, explique Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 28 décembre.
Le vent de panique qui a envahi les anciens convives de Saïd Naciri ne s’est pas estompé, même s’ils laissent entendre qu’il ne s’agirait là que de simples ragots, sauf que ces indiscrétions se sont aujourd’hui transformées en accusations, confirmées par un communiqué du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca.
Le communiqué révèle que Saïd Naciri était obsédé par le fait de filmer ses invités dans des postures compromettantes, soit dans le but de satisfaire ses pulsions, soit pour se livrer à des chantages, à même de le protéger d’éventuelles menaces de ceux qui auraient été ses convives.
Après avoir pris acte des résultats des investigations de la police, le procureur général du Roi a demandé, dans sa requête adressée au juge d’instruction, de diligenter une enquête et d’auditionner les suspects, chacun conformément à l’acte d’accusation qui lui est reproché.
Parmi les chefs d’inculpation qui ont été requis contre les convives de Saïd Naciri, celui d’«entamer une action autoritaire portant atteinte à la liberté personnelle et individuelle, dans le but de satisfaire des caprices personnels». Une accusation qui fait allusion à l’acte délictueux de les filmer à leur insu, et considéré comme une atteinte aux libertés personnelles.
Le communiqué du Parquet indique qu’en se livrant à ces pratiques, le but de l’accusé était en premier lieu de satisfaire ses propres pulsions. Un comportement qui se justifie, explique Al Ahdath Al Maghribia, par «un penchant pour l’exhibitionnisme, pour satisfaire des frustrations refoulées qui rappellent celles [commises par le] commissaire pervers Tabit».
La satisfaction de ces pulsions, précise le communiqué, n’exclut pas la possibilité pour Saïd Naciri d’exploiter ces vidéos dans d’autres buts, comme exercer une pression ou un chantage.
Cette hypothèse est confirmée par des témoignages de proches de Saïd Naciri, bien avant le déclenchement d’un autre scandale lié à une affaire de drogue, celle dite de l’«Escobar du Sahara».
Ces proches ont en effet déclaré qu’ils n’ignoraient pas les agissements de l’ancien député, qui exploitait son appartement du Maârif et sa villa dans le quartier de Californie, pour filmer ses invités dans des scènes compromettantes, dans le but d’exploiter ces images, afin de défendre ses intérêts et ceux de ce qu’il qualifiait de son «empire».