L’incident fait grand bruit depuis quelques jours. Ce sera désormais la Brigade nationale de la police judiciaire qui enquêtera. Le procureur général près le tribunal d’appel de Casablanca vient en effet de lui transmettre le dossier relatif au scandale survenu cette semaine à l’hôpital du 20 août, quand plusieurs personnes ont perdu la vue après avoir reçu une injection de Bévacizumab.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 6 octobre, rappelant qu’au moins 16 personnes ont subi des effets secondaires graves qui ont affecté leur vue. Dans certains cas, l’apparition de ces effets a eu lieu moins de 24 heures après avoir reçu ladite injection. La même source ajoute que le parquet a rapidement réagi aux plaintes déposées par une quinzaine de ces victimes, dont plusieurs ont déjà affirmé leur intention de poursuivre l’établissement hospitalier en justice.
Le quotidien ajoute, sur le même sujet, qu’il est attendu que l’enquête de la police judiciaire réponde à plusieurs questionnements en lien avec cette affaire, comme celui de savoir comment un médicament connu pour soigner la rétine de l’œil a pu se transformer en une substance qui accélère la destruction des cellules de cet organe. C’est pourquoi il est prévu que l’enquête s’intéresse à plusieurs parties prenantes, au sein de l’hôpital mais également à l’extérieur. Elle devrait commencer par la consultation des dossiers médicaux des patients, avant de s’intéresser à la manière avec laquelle les injections ont été réalisées, ou encore aux conditions dans lesquelles le médicament était stocké.
Par ailleurs, le journal rappelle que l’ouverture d’une enquête judiciaire est de nature à mettre un terme à toutes les autres enquêtes ouvertes depuis l’éclatement de l’incident, ce qui permettrait d’éviter toute incidence ou influence sur le déroulé des investigations.
En attendant, des sources médicales affirment à Assabah qu’il est possible que les patients victimes de cet incident aient subi une infection de leur œil, en raison du non-respect éventuel des normes sanitaires. Ce risque est d’autant plus avéré que les flacons habituellement utilisés pour ce médicament contiennent 7 doses, dont chacune peut être injectée à une personne. De plus, il est connu que Bévacizumab est prescrit pour des pathologies complètement différentes, ce qui veut dire qu’un flacon peut servir à des patients souffrant de maladies différentes. D’où la nécessité de respecter un protocole sanitaire très strict.