Affaire de zoophilie présumée à Khémisset: le démenti du ministère public

La Cour d’appel de Rabat.

Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat a réfuté les allégations véhiculées sur les réseaux sociaux, selon lesquelles des jeunes femmes auraient été filmées pratiquant des actes de zoophilie dans une maison dans la banlieue de Khémisset.

Le 19/01/2024 à 13h42

Dans un communiqué, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat indique que, suite à la diffusion d’enregistrements sonores via des applications de messagerie instantanée ainsi que sur certains médias sociaux, alléguant l’implication d’un fils d’un responsable judiciaire dans des actes consistant à attirer de jeunes femmes dans sa maison située dans la banlieue de Khémisset, pour les filmer en train de pratiquer des actes zoophiles moyennant des sommes d’argent, le ministère public a chargé les services de la police judiciaire de mener une enquête sur ces faits.

Les résultats de l’enquête ont d’abord révélé que le propriétaire de la maison est un citoyen travaillant et résidant dans un pays européen, où il se trouve actuellement, et qu’il n’est pas le fils ni le proche d’un quelconque responsable judiciaire.

Quatre personnes (deux hommes et deux femmes) ont été déférées devant le ministère public, le jeudi 18 janvier 2024, ajoute le communiqué. Les deux femmes sont soupçonnées d’avoir publié et diffusé lesdits enregistrements sonores, sur la base de simples rumeurs circulant dans certains milieux de la ville, et de les avoir transmis à d’autres femmes qui les avaient à leur tour partagés en y ajoutant des données inventées, l’une d’elles inséré la mention de pratique d’actes zoophiles.

Les résultats de l’enquête, poursuit le communiqué, ont également montré que les deux femmes véhiculaient, à travers ces extraits, des crimes imaginaires consistant en des pratiques sexuelles avec un animal, sans avancer des preuves appuyant leurs propos. Les données desdits enregistrements seraient alors fabriquées de toutes pièces. Quant aux photos de certaines femmes accompagnant ces enregistrements sonores, leur diffusion serait due à des conflits entre les deux femmes concernées et celles dont les photos ont été publiées.

La même source indique, en outre, que l’un des deux hommes déférés est un ami du propriétaire de la maison, tandis que l’autre est propriétaire d’un taxi. Les deux sont soupçonnés d’amener des femmes à cette maison à des fins de débauche, sans qu’elle soit associée à de la zoophilie, contrairement à ce qui était avancé dans les enregistrements sonores.

Un crime qui n’a jamais eu lieu

Ainsi, et sur la base de ces données, le ministère public a présenté une requête au juge d’instruction pour mener une enquête avec les personnes concernées présumées impliquées dans des actes de signalement d’un crime aux autorités publiques sachant qu’il n’a pas eu lieu, présentation de fausses preuves relatives à un crime fictif, diffusion de fausses allégations, de faits mensongers et de photos de personnes sans leur consentement dans l’intention de porter atteinte à leur vie personnelle et de diffamation, pour les deux femmes; et dans des actes consistant à attirer des personnes à des fins de prostitution et d’incitation à la débauche, pour les deux hommes.

À l’issue de leur interrogatoire préliminaire, le juge d’instruction a ordonné l’incarcération des mis en cause dans l’attente du parachèvement de l’enquête. Les recherches se poursuivent en vue d’interpeller le reste des personnes soupçonnées d’implication dans tout acte contraire à la loi en lien avec cette affaire, ajoute la même source, notant que les effets juridiques appropriés seront déterminés à la lumière des conclusions de l’enquête.

Par Le360 (avec MAP)
Le 19/01/2024 à 13h42