Alors qu’il traverse l’un des moments les plus fastes de sa carrière, Achraf Hakimi voit ressurgir une affaire vieille de trois ans qui menace aujourd’hui de jeter une ombre sur son parcours exceptionnel. Le parquet de Nanterre, en région parisienne, a en effet renouvelé sa demande de renvoi en procès du défenseur marocain, accusé par une jeune femme de tentative de viol. Une relance judiciaire qui interroge autant par son fond que par son opportunité, souligne le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 4 août.
À 26 ans, Hakimi rayonne sur les terrains européens. Pilier du Paris Saint-Germain, international marocain adulé après un Mondial remarqué, le joueur est désormais régulièrement cité parmi les prétendants sérieux au Ballon d’Or. Un accomplissement rare pour un défenseur, et une fierté pour tout un pays.
Mais cette mise en lumière s’accompagne de soupçons, alimentés par certains, que cette affaire réactivée n’est pas étrangère à l’aura grandissante du joueur. «Faut-il y voir la main de ceux qui chercheraient à ternir une réputation pour écarter Hakimi des plus hautes distinctions?», s’interroge Al Akhbar dans son édition du 4 août.
Du côté de la défense, les avocats de l’international marocain n’ont eu de cesse d’affirmer l’existence de nombreuses zones d’ombre dans le récit de la plaignante. Selon eux, les échanges de messages entre la jeune femme et une amie avant la rencontre avec Hakimi révèlent la préparation d’un scénario ambigu, sinon prémédité.
Dans ces conversations, interceptées par la justice, apparaissent des phrases équivoques qui laissent entendre une volonté de «profiter» de la situation, voire d’organiser une tentative d’extorsion. Les avocats de Hakimi citent notamment un échange où la jeune femme rassure son amie en lui confiant «ne pas avoir eu d’autre choix que de prendre ce risque» et où il est question de «le voler» et de «faire de la calle », une référence à la rue et à ses codes. Plus tard, au fil de la procédure, la plaignante et son amie minimiseront ces propos en parlant de «blagues» échangées sous pression.
Les zones d’ombre ne s’arrêtent pas là. Le soir de l’incident présumé, la plaignante aurait envoyé à son amie des messages alarmants, affirmant «il me viole» ou «je ne peux pas partir». Pourtant, selon l’enquête, elle serait repartie de chez le joueur à peine onze minutes plus tard, après un échange à l’extérieur de son domicile. Interrogée par le juge d’instruction, elle admet aujourd’hui ne plus se souvenir précisément de ce qu’elle entendait par «c’est très grave» et justifie certains termes par leur caractère «figuratif».
Depuis la réouverture du dossier, Hakimi a choisi la discrétion, relève Al Akhbar. Aucune déclaration tapageuse, seulement un message discret posté sur Instagram: une photo de vacances, accompagnée d’emojis sereins, comme pour rappeler qu’il reste concentré sur l’essentiel.
À ses côtés, le Paris Saint-Germain a décidé de s’impliquer directement en mobilisant une équipe d’avocats pour suivre de près l’évolution de l’affaire et défendre les intérêts de son joueur vedette. «Nous croyons en lui et en son talent», glisse un proche du club parisien. Une confiance qui ne faiblit pas, malgré la pression médiatique.
Il appartient désormais au juge d’instruction de décider de donner suite au renvoi en procès requis par le parquet ou de classer définitivement le dossier. En face, la défense de Hakimi reste confiante et met en avant la faiblesse du récit d’accusation, jugé trop incertain et entaché de contradictions.
De son côté, l’avocate de la plaignante, Maître Rachel-Flore Pardo, affirme que sa cliente, qui se bat depuis plus de deux ans pour faire reconnaître sa version des faits, est «soulagée» de cette relance et se dit déterminée à poursuivre jusqu’au bout.








