La communauté marocaine établie à Gibraltar se sent délaissée par les pouvoirs publics et privée de l’attention que justifierait sa présence sur ce territoire britannique. L’absence d’un consulat marocain et de liaisons maritimes régulières renforce son isolement, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 28 juillet. Une situation d’autant plus critique que la majorité de ses membres ne peut franchir la frontière espagnole. En effet, leur titre de séjour britannique ne leur permet pas de circuler librement en Europe, les contraignant à obtenir un visa Schengen, une démarche aussi coûteuse que fastidieuse.
Les difficultés s’accumulent: renouvellement de la carte nationale d’identité ou du passeport, obtention d’actes juridiques, ou toute autre formalité exigeant une présence physique au Maroc. Pour ceux dépourvus de la nationalité britannique ou de la «carte de séjour verte» européenne, la situation est plus compliquée: leur seule échappatoire vers le Maroc reste l’unique traversée bimensuelle assurée par la compagnie DFDS, reliant Gibraltar à Tanger Med via Algésiras.
«Lorsque nous sollicitons un nouveau passeport, nous sommes obligés de rester au Maroc pendant toute la durée de la procédure administrative», déplore un résident. Ainsi, tout document à récupérer impose un séjour prolongé de quinze à vingt et un jours, une exigence intenable pour beaucoup. Pour cet intervenant, la solution consiste à mettre en place une mesure exceptionnelle par les autorités marocaines, permettant de conserver l’ancien passeport le temps de produire le nouveau, puis de revenir le récupérer sans sacrifier stabilité professionnelle et vie familiale.








