Abdelkader El Ouazzani, le dernier maitre du brocart au Maroc, est à l’œuvre avec application dans son atelier à la Médina de Fès. Il prend soin de répéter, avec toujours autant de passion, les mêmes gestes depuis plus de 60 ans. Son seul regret est que le métier du brocart, cette étoffe de soie brochée d’or et d’argent à laquelle il a consacré sa vie, est en voie d’extinction.
«J’ai appris ce métier dès mon enfance, lorsque le brocart était encore très apprécié», déclare-t-il pour Le360. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et les temps ont changé, mais le maitre El Ouazzani est toujours là, fidèle à sa passion. «Très peu de gens connaissent aujourd’hui le brocart. La machine a tué le métier», lance-t-il avec amertume.
«Je continue à exercer ce métier juste pour lui permettre d’exister», note-t-il, regrettant de ne trouver ni artisans qui l’aideraient dans son atelier, ni apprentis pour leur transmettre son savoir-faire. «Les jeunes trouvent ce métier difficile, surtout qu’il est un peu compliqué. Ils cherchent l’argent et non le métier», ajoute-t-il.
Ce regret est partagé par Rachid, artisan chez le maitre El Ouazzani. Il déplore que les jeunes qui viennent travailler dans cet atelier se lassent vite. «Ils n’ont ni la volonté d’apprendre ni la patience. Ils n’attendent que l’heure de partir», explique-t-il, soulignant l’importance de l’engagement pour exercer ce métier.