Le programme de traitement des addictions aux différentes substances opioïdes a contribué à réduire les taux d’infections, d’hépatites et de sida à Tanger, Tétouan et Nador, grâce à la présence de plusieurs centres spécialisés dans la thérapie de substitution.
Dans une déclaration exclusive pour Le360, le Dr Mohamed Mezrihi, médecin principal du Centre de médecine des addictions du quartier Hay Jadid à Tanger, a souligné l’importance du traitement de substitution au Maroc, en particulier dans certaines structures de Tanger, Tétouan et Nador, et a évoqué les réussites enregistrées depuis le lancement du programme en 2010.
Le Dr Mezrihi a expliqué que parmi les raisons ayant poussé le Maroc à instaurer ce programme figurait l’augmentation des cas de dépendance chez les jeunes du nord, notamment à Tanger, Tétouan et Nador, ainsi que la recrudescence des infections, du VIH/Sida et des hépatites, en grande partie dues à l’usage de drogues injectables.
Il a précisé que le programme de traitement de substitution avait d’abord été mis en œuvre à Tanger, Nador et Rabat, avec un succès considérable selon les études du ministère de la Santé, qui ont montré des impacts positifs majeurs: diminution des infections et réduction du recours aux drogues injectables.
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À Tanger, plusieurs centres utilisent aujourd’hui le traitement de substitution aux opioïdes, notamment à travers l’administration de méthadone, pour traiter les troubles liés à la consommation de substances telles que l’héroïne. Ce dispositif assure aussi la continuité du traitement pour les bénéficiaires étrangers ou les membres de la diaspora marocaine séjournant au Maroc, grâce à une coordination entre leurs centres d’origine et leurs médecins traitants.
Le Dr Mezrihi a souligné que le traitement à base de méthadone représente le meilleur standard pour le traitement des addictions aux opioïdes. Il constitue un outil de santé publique majeur, contribuant efficacement à la prévention du VIH et des hépatites virales, à la réduction des risques d’overdose, à la diminution de la consommation de drogues illicites, à l’amélioration de la qualité de vie des patients, à la facilitation du traitement des troubles physiques et psychiques associés, ainsi qu’à la réinsertion professionnelle et familiale, tout en réduisant la criminalité liée à la toxicomanie.
Le programme garantit également la continuité du traitement pour détenus, afin de maintenir le suivi en cas de condamnation à une peine de prison.
Le traitement de substitution des opioïdes, dont l’héroïne, se poursuit dans les régions du nord fortement touchées par l’usage de drogues. Le programme a démarré en 2010 au Centre Hassnouna de Tanger, en parallèle avec un programme de réduction des risques liés à l’usage de drogues, puis au Centre de médecine des addictions de Hay Jadid en 2018, et enfin au Centre de Moghogha.
À ce jour, près de 1.500 bénéficiaires ont intégré le programme parmi environ 2.400 personnes dépendantes de l’héroïne ayant exprimé leur volonté de se soigner et figurant sur les listes d’attente.








