À Tanger, le stationnement sous délégation privée fait débat

Revue de presseÀ la veille de grands événements internationaux, la ville de Tanger lance une réforme du stationnement urbain confiée à une société privée. Une décision qui promet de moderniser la circulation, mais qui divise déjà les habitants, inquiets de voir leur quotidien alourdi par de nouvelles charges. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 13/07/2025 à 19h58

À partir de la mi-juillet, la ville de Tanger s’apprête à appliquer un nouveau règlement municipal visant à soumettre la gestion du stationnement automobile à une délégation de service. Objectif affiché: réorganiser l’espace urbain à l’heure où la ville se prépare à accueillir de grands événements internationaux nécessitant des infrastructures modernes conformes aux standards mondiaux.

Mais cette décision, portée par l’arrêté communal n° 1357/2022, suscite déjà une vive controverse parmi les habitants, relève le quotidien Assabah dans son édition du lundi 14 juillet. Si certains y voient une solution incontournable pour fluidifier la circulation et rationaliser l’usage de l’espace public, d’autres dénoncent un privilège commercial accordé à une entreprise privée au détriment des citoyens.

Dans un communiqué, la commune met en avant les vertus du projet: transparence, efficacité, mobilité améliorée et équité dans la répartition des places, grâce à un dispositif combinant équipements numériques, surveillance intelligente et normes techniques élevées. Des panneaux indiquant horaires et tarifs sont en cours d’installation, tandis que la signalisation est renforcée pour préciser les zones interdites au stationnement et les espaces réservés aux résidents via un abonnement annuel, lit-on.

Ces mesures visent à instaurer une gestion rationnelle de la voie publique, tout en limitant le stationnement anarchique. Cependant, sur le terrain, l’inquiétude grandit. De nombreux habitants redoutent de devoir payer pour garer leur voiture devant leur propre domicile, notamment dans des quartiers où les parkings sont déjà rares.

Cité par Assabah, Mohamed Chantouf, enseignant, exprime son exaspération. «Comment peut-on nous demander de payer pour stationner devant notre maison? Cette décision porte atteinte à nos droits fondamentaux», proteste-t-il.

Même son de cloche du côté des commerçants. Abderrahim El Amrani, vendeur de vêtements, fustige la commune qu’il accuse de «brader un service public au profit d’une société privée, au détriment du confort et du pouvoir d’achat des citoyens». Selon lui, au lieu d’apporter des solutions concrètes, la mairie «participe à aggraver les charges quotidiennes des habitants».

Face à ces critiques, Tanger reste confrontée à un défi majeur: celui de trouver un équilibre entre les impératifs d’une gestion moderne du stationnement et le respect du quotidien de ses habitants, tout en espérant que ces nouvelles mesures contribueront réellement à améliorer la qualité de vie et l’accueil des visiteurs.

Par La rédaction
Le 13/07/2025 à 19h58