Alors que les équipes de la santé mobilisées dans la gestion des effets du séisme d’Al Haouz font preuve de bravoure et de professionnalisme depuis plusieurs jours, dans d’autres endroits, la situation est loin d’être pareille. C’est le cas par exemple à l’hôpital régional de Guelmim, dont la direction vient d’être relevée de ses fonctions après une nette détérioration de la qualité des services offerts par l’établissement.
Le ministère de la Santé vient, en effet, d’y nommer un nouveau directeur par intérim, en attendant de trancher sur l’identité du remplaçant de cette directrice. C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du lundi 18 septembre, précisant que la décision a été prise suite à la constatation par le ministère de la détérioration des services de l’hôpital, ainsi qu’un grave manque au niveau de plusieurs spécialités, empêchant l’établissement de remplir sa mission auprès des citoyens de la région.
Le ministère a également noté que plusieurs médecins affectés à cet hôpital présentent un taux d’absentéisme conséquent, ce qui a eu parfois pour conséquence l’apparition de graves tensions avec les patients. Ces tensions ont d’ailleurs fini par remonter jusqu’au ministère, surtout que plusieurs parlementaires l’ont visité par le passé et ont présenté leurs critiques au gouvernement lors des traditionnelles séances de questions/réponses au Parlement.
Dans un premier temps, écrit Al Akhbar, le ministère a préféré temporiser avant de prendre sa décision concernant la directrice de l’hôpital, sauf que la persistance des dysfonctionnements a fini par convaincre la tutelle de la nécessité d’une intervention urgente. Ceci d’autant plus que le ministère est engagé, dans le cadre de sa stratégie de développement des services de santé, dans un programme dont le but est justement de relever le niveau de la qualité des services de soins offerts dans la région de Guelmim.
Pour ce faire, la tutelle est actuellement à la recherche des compétences qui permettraient d’atteindre cet objectif, avec comme ligne de mire la transformation prochaine de cet hôpital régional en un centre hospitalier universitaire (CHU). Sur un autre registre, Al Akhbar rapporte que le secteur de la santé dans cette région vit depuis quelques années sur le rythme des sanctions et des relèvements de responsables de leurs fonctions. La publication rappelle qu’en octobre 2018, un autre directeur de l’hôpital régional avait été remplacé par une autre directrice. Cette dernière a fini par être promue au niveau de la délégation régionale de la Santé, après qu’un autre responsable ait été lui aussi relevé de son poste. Cette responsable est restée en poste jusqu’en 2020, lorsqu’elle a demandé à être déchargée de ses responsabilités après que le Directeur régional de la santé de l’époque a été remplacé. Son successeur n’a pas non plus fait long feu, et il a fini par être changé à son tour en 2022.
