«Le Maroc a réalisé des avancées remarquables en matière de recherche médicale et de traitement des divers cancers, dont ceux des poumons. Ses oncologues ont tous les outils pour une prise en charge optimale, surtout chez une personne âgée atteinte d’un cancer des poumons, a souligné dans une déclaration pour Le360 Elena Paillaud, professeure de gériatrie et cheffe de service à l’hôpital européen Georges Pompidou, à Paris, en France.
Ce 2ème Congrès, présidé par le professeur Abdellah Achir, chef du service de chirurgie thoracique au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rabat, s’est tenu sur le thème «Les actualités thérapeutiques (des cancers) chez le sujet âgé».
Le congrès d’oncologie thoracique de Rabat a connu la participation d’une centaine de spécialistes exerçant dans les hôpitaux du Royaume. Pour la Pr Paillaud, «de plus en plus de sujets cancéreux sont des personnes âgées, avec une certaine fragilité qu’il savoir dépister avant de prendre une décision de traitement». Et de préciser que «si on ne le fait pas, on risque d’être plus toxique que chez les jeunes. Or il est indispensable de faire une évaluation gériatrique avant de décider quel type de traitement le patient va pouvoir supporter».
«Adapter le traitement au patient»
Dr Rabia Boulahssas, Franco-Marocaine exerçant au CHU de Nice, en France, a abondé dans le même sens en privilégiant «une adaptation des traitements au patient et non pas à son âge». La spécialiste s’est dite prête à apporter sa contribution dans la mise en œuvre de la réforme de la Santé engagée actuellement au Maroc.
Son homologue Saber Boutaleb, enseignant à l’Institut national d’oncologie de Rabat, a estimé que «le dépistage précoce et le rôle de la médecine de précision, liée à la nature des tumeurs, constituent de réelles pistes de guérison des cancers». Dr Boutaleb explique en outre qu’il s’agit de connaître, lors d’un dépistage, «son ennemi de la meilleure façon possible et connaître les mécanismes précis qui ont permis à cette cellule cancéreuse de se développer».
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Le président du Congrès, Pr Achir a quant à lui ouvert les débats en affirmant que «le cancer bronchique constitue un sujet de grande importance, qui présente des défis majeurs pour les professionnels de la santé et pour les patients», espérant que la conférence puisse permettre des «avancées dans la lutte contre cette maladie».
Le professeur a également présenté quelques statistiques faisant apparaître que le cancer du poumon est «le premier cancer au Maroc». L’incidence annuelle est de 454 nouveaux cas pour 100.000 habitants dans la région du Grand Casablanca, et de 14 pour 100.000 habitants dans la région de Rabat. Quant à l’incidence au Maroc de tous les types de cancer, elle se situe à 50.000 nouveaux cas par an, un chiffre en augmentation continue.