Ce mot d’ordre a été convenu avec la Coordination nationale des libraires du Maroc, suite à une réunion, le 27 mars dernier, à Bouknadel. Une réunion axée essentiellement sur le retard dans le règlement de leurs dus, dans le cadre de l’initiative royale "1 million de cartables".
Le quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki, dans sa livraison de ce mardi 5 avril, note que les libraires pointent du doigt le ministre Rachid Belmokhtar, en sa qualité de président de l’Association marocaine de la scolarisation, pour le peu d’intérêt accordé à ce dossier. La gestion de ce dossier, écrit en effet le journal, méritait plus de bienveillance de la part du ministre pour favoriser l’atteinte des objectifs escomptés dans la lutte contre l’abandon scolaire.
La grogne des libraires se justifie, ajoute le quotidien, de par le fait que les parties concernées n’ont pas respecté les dispositions de la circulaire ministérielle fixant le règlement de 70% des avoirs des libraires à la fin du mois d’octobre, et les 30% restants au mois de novembre de la même année.Faute de règlement, les 4.000 libraires sont désormais dans une situation de précarité, et nombreux risquent de mettre la clé sous la porte.
Selon la Coordination, poursuit le journal, une grande partie des libraires, englués dans une situation financière des plus difficiles, sont poursuivis par les éditeurs et les imprimeurs. Il y en a même qui risquent la prison, tout simplement pour avoir adhéré volontairement à une initiative royale et donné des chèques à leurs fournisseurs en livres et fournitures scolaires.Le retard de paiement a même poussé certains libraires à contracter des crédits ou à vendre certains de leurs biens pour rembourser les créanciers qui les menacent.
Après avoir épuisé toutes les voies légales et frappé à toutes les portes, en vain, les libraires se voient contraints de descendre dans la rue et d'organiser un sit-in devant le ministère de l’Education nationale. Ils sont même prêts à entreprendre un sit-in illimité avec des membres de leurs familles, voire une marche nationale, jusqu’à ce que leurs doléances trouvent enfin une oreille.
Compte tenu de cette situation, nombre d’observateurs n’écartent pas un risque d’aversion chez nombre de libraires pour la prochaine édition de l’initiative "1 millions de cartables".