L’administration américaine a tout fait pour neutraliser le président yéménite déchu. En vain. Selon Al Massae, dans sa livraison du 18 décembre, Washington a proposé à Ali Abdallah Saleh, partie prenante dans le conflit qui déchire le Yémen, de se réfugier au Maroc. L’offre a été accompagnée de plusieurs conditions sine qua non. Ainsi, le président devra rester discret et éviter de s’adonner à des activités politiques susceptibles de mettre Rabat dans l’embarras. Le département US, en échange, s’engage à sortir Saleh du Yémen et à garantir sa sécurité tout au long de l’opération, jusqu'à son arrivée au Maroc.
Selon le quotidien arabophone, les détails de la proposition américaine ont été transmis à Saleh par les autorités égyptiennes. Mais l’ancien président a rejeté en bloc l’offre de l’administration Obama, préférant rester au Yémen pour lutter contre les forces de la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite et dans laquelle le Maroc est partie prenante.
Selon le journal, Saleh joue un rôle important dans la crise que traverse le Yémen actuellement. Et, par cette offre, l’administration américaine espérait trouver une solution politique au conflit qui déchire le Yémen. D’autant qu’aucune issue ne se profile à l’horizon: alors que les forces de la coalition multiplient leurs frappes contre les fiefs des rebelles Houtis, soutenus par l’Iran, Ali Abdallah Saleh, lui, sabote toute initiative de résolution du conflit prise par la communauté internationale. Le président déchu veut absolument continuer à peser dans l’échiquier politique yéménite, quoi qu'il en coûte.
D’ailleurs, il y a quelques jours, Saleh avait demandé au royaume de revoir sa décision «hâtive et précipitée» de prendre part à la guerre au Yémen et de retirer ses forces de la coalition menée par l’Arabie Saoudite.