La polygamie est décidément une pratique bien ancrée chez les ministres du Parti de la justice et du développement. En 2015, Lahbib Choubani, ex-ministre PJDiste chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, avait épousé en secondes noces sa collègue Soumia Benkhaldoun, ex-ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur. L’actuel ministre d’Etat aux Droits de l’Homme, Mustapha Ramid, en a fait de même en devenant maître de deux foyers.
Leur vieux compagnon de route, Mohamed Yatim, actuel ministre de l’Emploi, est en train de leur emboîter le pas. Après avoir raté sa communication sur les abus sexuels dont ont été victimes les cueilleuses marocaines de fraise en Espagne, puis celle incitant les Marocains à privilégier le tourisme du terroir en donnant le mauvais exemple, ne voilà-t-il pas qu’il est en passe de devenir polygame.
Apprenant qu’il s’était épris de la kinésithérapeute de 24 ans qui s’occupait des soins de ses jambes, dont il a momentanément perdu l’usage, se déplaçant à l’aide de béquilles, les réseaux sociaux en ont fait leurs choux gras. Un florilège de ces réactions a été sélectionné par Al Ahdath Al Maghribia de ce 11 juillet. A commencer par cet usager de Facebook qui écrit: «Comme les multiples avantages sur les deniers publics qu’ils se sont octroyés ne leur suffisent pas, les ministres du PJD multiplient les épouses».
«Un rigolo que ce Yatim… de qui se moque-t-il ?», écrit un autre, qui se demande comment un homme de 64 ans, membre du gouvernement de surcroît, ose épouser «une jeune fille de 24 ans qui a l’âge de son plus jeune fils». «On comprend maintenant pourquoi Yatim est allé passer ses vacances en Suisse, lui qui conseillait à ses compatriotes de donner la priorité au tourisme national». Car c’est bien de la sorte qu’on fête «une nouvelle lune de miel et une nouvelle épouse». Loin des regards indélicats, réagit un internaute. Jouant sur le sens même du nom de Yatim, un facebooker ne rate pas l’occasion d’affirmer que le vieux noceur est «orphelin de toute sensibilité».
Mais Al Ahdath conclut que si Yatim est dans son droit (religieux) de doubler ses épouses, ce comportement d’un autre âge écorne sérieusement la dynamique que connaît actuellement le Maroc en matière de respect des droits humains en général et ceux de la femme en particulier.