Violation de la zone tampon par le Polisario: l’ONU saisie par le Maroc

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Revue de presseKiosque360. Le Maroc vient de saisir l’ONU à propos des agissements du Polisario à El Guerguerate et à l’est du dispositif de sécurité. Dans trois cas et en trois jours, le Polisario a violé les résolutions du conseil de sécurité et failli à ses engagements devant Horst Köhler.

Le 11/01/2019 à 19h43

Le conflit autour du Sahara marocain vient de prendre un nouveau tournant. Depuis quelque temps, le Maroc opte en effet pour une nouvelle stratégie de défense de son territoire, de ses intérêts et de ses positions. Désormais, toute initiative devant l’ONU ou le conseil de sécurité est appuyée par des faits documentés, des preuves irréfutables et des images réelles et exclusives des mouvements du Polisario qui accablent le front séparatiste et ses mentors, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 12 et 13 janvier.

Ainsi, et pas plus tard que jeudi dernier, le Royaume du Maroc a saisi le conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU au sujet des violations et des provocations du Polisario dans la zone tampon à El Guerguerate, ainsi qu’à l’est du dispositif de défense au Sahara marocain. Et ce, à travers deux lettres que le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, vient d’adresser au sonseil de sécurité et au secrétaire général «au nom du gouvernement du Royaume du Maroc», précise le journal.

Dans ces deux missives, il écrit notamment: «Je voudrais porter à votre connaissance que le Polisario persiste dans ses violations et provocations dans la zone tampon d’El Guerguerate, ainsi qu’à l’est du dispositif de défense au Sahara marocain». Il faut dire, écrit le journal, que le Maroc s’est adressé à l’ONU et au conseil de sécurité en avançant des preuves bien réelles et tout aussi irréfutables. Dans ses deux lettres, le Maroc, preuves et photos à l’appui, attire ainsi l’attention des membres du conseil de sécurité sur les trois violations des résolutions du conseil de sécurité par le Polisario. Cela s’est passé en trois étapes durant trois jours et dans deux endroit différents.

Concrètement, rapporte Al Ahdath Al Maghribia, le 6 janvier 2019, les milices armées du front séparatiste ont organisé des manœuvres militaires et des exercices de combat. Et ce, avec des équipements lourds et des munitions réelles, précise le journal, dans la localité de Mheiriz, à l’est du dispositif de défense. Le lendemain, le 7 janvier, et c’est la deuxième violation, le Polisario a procédé au déplacement d’une soi-disant structure administrative dans cette même localité. Enfin, le 8 janvier, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, le front séparatiste a déployé deux véhicules militaires dans la zone tampon d’El Guerguerate.

En conséquence, le Maroc a tenu à faire parvenir aux instances onusiennes sa condamnation vigoureuse de ces actes «déstabilisateurs» qui violent l’Accord militaire N°1 et «menacent dangereusement le cessez-le-feu». Le Royaume insiste, par la même occasion, sur le fait que ces violations représentent «un affront au Conseil de sécurité et un défi à son autorité». D’après les deux missives adressées à l’ONU, le Maroc tient à remettre dans leur contexte des agissements qui constituent en effet «une violation flagrante des dispositions de la résolution 2414 du 27 avril 2018, par laquelle le conseil de sécurité a enjoint au Polisario de se retirer immédiatement de la zone tampon d’El Guerguerate et lui a ordonné de ne pas se livrer aux actes déstabilisateurs de déplacement de structures administratives à l’est du dispositif de défense au Sahara Marocain». Ce qui est encore plus grave, lit-on encore dans les deux lettres, c’est que ces agissements représentent un «reniement condamnable des engagements du Polisario de ne plus retourner dans la zone tampon d’El Guergarate, ni de transférer aucunes structures à l’est du dispositif de défense», précise le journal.

Les deux documents rappellent, en outre, que ces engagements ont été exprimés par le front séparatiste à l’envoyé personnel Horst Köhler, lors de sa visite dans les camps de Tindouf, le 26 juin 2018, et ont été communiqués par l’émissaire onusien aux membres du conseil de sécurité, le 8 août 2018 et repris dans le rapport du secrétaire général du 3 octobre 2018. En plus, ces violations transgressent la résolution 2440 du 31 octobre 2018, par laquelle le Conseil de sécurité a pris note «des assurances» fournies par le Polisario à l’envoyé personnel du secrétaire général de ne pas déplacer de structures administratives au Sahara et de sa volonté de s’acquitter de ses obligations pour ce qui est de la zone tampon à El Guerguerate, conformément à la résolution 2414.

Le Maroc rappelle, de même, que le Conseil de sécurité a, en particulier, demandé au Polisario de respecter pleinement les engagements qu’il a pris auprès de l’envoyé personnel au sujet de Bir Lahlou, Tifariti et la zone tampon à El Guerguerate. Par ailleurs, conclut le journal, le Maroc a dénoncé la duplicité du Polisario qui, d’un côté, prétend l’existence d’une crise humanitaire dans les camps de Tindouf et demande l’augmentation de l’assistance humanitaire. D’un autre côté, il dépense des millions de dollars dans des manœuvres militaires. Ce qui devrait interpeller la communauté internationale et les pays donateurs.

Par Amyne Asmlal
Le 11/01/2019 à 19h43