Vidéo. Usage légal du cannabis: le PJD livre "les vraies raisons" de son opposition au projet de loi

Le360

Le 29/05/2021 à 14h10

VidéoLe Parti de la justice et du développement (PJD), parti islamiste dirigé par Saâd-Eddine El Othmani, par ailleurs chef du gouvernement, vient de fournir "d'amples raisons" qui l'ont contraint à voter à la Chambre des représentants contre le projet de loi n°13.21 encadrant l'usage du cannabis à des fins médicales. Les détails.

Lors d'une conférence de presse, le PJD s'est aussi expliqué sur la question du quotient électoral, le rapport sur le nouveau modèle de développement, la relation avec Israël et les préparatifs en vue des élections de septembre 2021.

"L'une des principales causes de notre opposition a un lien étroit avec la vitesse, la rapidité et la précipitation avec lesquelles tous les autres partis politiques, sauf le PJD, ont voulu entériner ce texte en cette période électorale", a affirmé vendredi soir Slimane El Omrani, le numéro 2 du PJD lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti au quartier des Orangers à Rabat.

Cette conférence a été organisée avec la participation de l'idéologue du PJD, Driss El Azami, et président du Conseil national ainsi que deux autres membres du secrétariat général, Mohamed Yatim et Abdessamad El Idrissi. "Nous avons demandé de retarder le vote du projet après les élections afin de permettre la réalisation d'une étude sur le terrain (dan le Rif) et d'obtenir des avis de plusieurs organismes dont celui du Conseil économique, social et environnemental." 

"Le Parlement n'est pas une chambre d'enregistrement", a dit Slimane El Omrani en reprenant une phrase de Driss El Azami pour expliquer que "rien n'empêche un parti de la majorité de voter contre un projet de loi présenté par sa majorité gouvernementale".

"Il y a de nombreux exemples en France, en Italie et en Allemagne où des textes de loi ont été votés contre par des partis politiques de la majorité. Ce n'est pas une première au Maroc comme l'avancent certains", a martelé pour sa part El Azami.

Répondant à une question de Le360, le secrétaire général adjoint du PJD n'a pas pu dire si des considérations religieuses ont été à l'origine de l'opposition de son parti à cette loi sur le cannabis. Il n'a pas non plus expliqué si la position du PJD serait motivée par le désir d'un rapprochement avec l'ex-secrétaire général, Abdelilah Benkirane.

A propos de la récente sortie du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, au sujet du conflit israélo-palestinien où il a employé le terme "entité sioniste", les quatre membres du PJD n'ont pas été convainquants dans leur réponse, se bornant à indiquer que la terminologie employée par le chef de l'Exécutif était "seulement intervenue" dans le contexte d'une interview.

Enfin, le PJD a évoqué le rapport du nouveau modèle de développement, en précisant qu'il ne donnera son appréciation qu'une fois l'avoir examiné en profondeur. "Nous allons rencontrer lundi Chakib Benmoussa, président de la Commission spéciale, pour recueillir plus de détails sur ce rapport qui sera ensuite soumis à nos instances", a affirmé le numéro 2 du PJD.

Ce dernier a conclu que son parti prépare activement le processus électoral avec la mise en place d'une commission interne chargée d'examiner et de sélectionner les candidats pour les différents scrutins de juin et septembre prochains.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Ayoub Laassiri
Le 29/05/2021 à 14h10