Vidéo. Nouvelle attaque de Benkirane contre El Othmani et la langue française

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L’ancien secrétaire général du PJD et ex-chef de gouvernement reprend ses attaques contre l’enseignement en langue française. Par la même occasion, Abdelilah Benkirane charge son successeur, Saâd Eddine El Othmani, tant à la tête de son parti qu'au gouvernement.

Le 01/04/2019 à 10h34

"Je le jure par Dieu que, si j’étais encore au gouvernement, je n’aurais jamais autorisé l’enseignement en langue française!».

C’est ainsi que commence une nouvelle vidéo de Abdelilah Benkirane, diffusée dans la soirée du dimanche 31 mars par son chauffeur Farid Titi.

L’ex-secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) affirme qu’il n’a rien contre la langue française, mais qu’il faut faire attention à ce qu’il appelle «l’hégémonie de l’ancienne puissance coloniale» et des «lobbies» qui gravitent autour.

Par la même occasion, il s’en est pris à la direction de son parti, et à Saâd Eddine El Othmani nommément, pour avoir accepté le consensus de la majorité pour l’enseignement des matières scientifiques et techniques dans des langues étrangères.

Pour lui, le PJD devait rester fidèle à sa ligne de conduite, consistant à défendre la langue arabe.

«Laissez les autres partis voter cette loi puisqu’ils prétendent être majoritaires, mais restez fidèles aux principes de base qui nous unissent», affirme Benkirane à l’adresse de ses bases, et surtout à l’adresse des députés de son parti.

«Driss Azami, le président du groupe parlementaire [du PJD, Ndlr], est un ami qui a remplacé pour moi Abdellah Baha [ancien leader et ministre issu du PJD, décédé en 2014 dans un accident ferroviaire, Ndlr], mais là, je ne suis plus d’accord avec lui. Et c’est aussi valable pour Saâd Eddine El Othmani», a-t-il poursuivi.

«Si tu quittes maintenant, tu partiras la tête haute», a-t-il lancé à l’adresse de son successeur qui, selon lui, ne doit pas sacrifier les principes du parti pour se maintenir à la présidence du gouvernement.

«Si le Parlement et le gouvernement doivent partir, eh bien bon débarras!», a enchéri Benkirane à l'adresse surtout des membres du PJD.

Cette nouvelle sortie intervient la veille de l’ouverture d’une session extraordinaire du Parlement qui devra examiner et adopter le projet de loi-cadre relatif à la réforme de l’Education et qui prévoit l’enseignement des matières scientifiques et techniques dans les langues étrangères.

Par Mohammed Boudarham
Le 01/04/2019 à 10h34