Vidéo. Affaire Brahim Ghali: l'Espagne a violé les conventions internationales, selon le politologue Zakaria Abouddahab

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En autorisant Brahim Ghali, le chef des séparatistes, à entrer sur son territoire, avec un passeport algérien et sous un faux nom alors qu'il est poursuivi pour de graves crimes, l'Espagne a violé les conventions internationales, estime le politologue Zakaria Abouddahab. Interview.

Le 05/05/2021 à 14h12

L'Espagne, affirme le politologue, a de manière incompréhensible haussé le ton avec le Maroc "juste après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara", provoquant des interrogations sur la réelle nature du partenariat qui lie les deux pays. Ou du moins comme la conçoit Madrid. 

Selon Zakaria Abouddahab, le fait que "l'Espagne ait accueilli sur son territoire le chef des séparatistes sous un faux nom attribué par les autorités algériennes soulève des interrogations surtout que la ministre espagnole des Affaires étrangères n'a pas été convaincante après avoir dit que cette personne avait été accueillie pour des raisons strictement humanitaires".

Par conséquent, "on se pose alors une question, celle de savoir si les raisons humanitaires peuvent primer sur la loi internationale telle qu'elle est connue".

Le professeur universitaire rappelle que "Brahim Ghali a fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la justice espagnole". "En droit espagnol, cela s'appelle la compétence universelle, c’est-à-dire la capacité pour les autorités judiciaires de juger des personnes impliquées dans des crimes contre l’humanité et notamment les viols", a-t-il martelé.

Le fait de pouvoir accéder au territoire espagnol constitue donc "une violation du droit international".

Zakaria Abouddahab explique que Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères, a rappelé "à l'Espagne ses obligations et ses engagements en plus de mettre sur la table les relations entre les deux pays".

"Le fait de dire à ce pays de choisir entre le développement du partenariat bilatéral et le dénommé Brahim Ghali, cela constitue à mon sens un message très clair", a expliqué Zakaria Abouddahab, pour lequel le Maroc attend "une réponse claire de l'Espagne, sinon on ignore quel serait le sort des relations bilatérales". 

Par Mohamed Chakir Alaoui et Ayoub Laassiri
Le 05/05/2021 à 14h12