"Il portait bien son nom", s'est exclamé Abdelilah Benkirane, en rendant un hommage appuyé à feu Mohamed El Ouafa, faisant ainsi allusion à la fidélité dont il a fait preuve, et aussi à la racine du nom de famille du défunt, grand serviteur de l'Etat, plusieurs fois ministre, ambassadeur, député, élu de la nation...
Mohamed El Ouafa est décédé ce dimanche 27 décembre au matin, à Rabat, à l'âge de 72 ans. Le leader istiqlalien a été enterré au cimetière de Hay Riad, en présence ce nombreuses personnalités du monde de la politique.
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L’ancien chef du gouvernement sait en effet bien de quoi il parle, lui qui a pu côtoyer le défunt lors des deux mandats qu'il a accomplis à la tête du gouvernement, de 2011 à 2017.
Et de fait, Abdelilah Benkirane n’a jamais oublié le sens de la fidélité et l’amitié que lui avait vouées Mohamed El Ouafa, qui était allé jusqu’à défier son propre parti, l’Istiqlal, pour rester au gouvernement Benkirane II, en tant que ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, après avoir été ministre, en charge de l'Education nationale, en 2012.
"Il avait six ans de plus que moi, et me dépassait largement dans l’action militante. Ce jeune, issu de Marrakech était responsable du secteur estudiantin du parti de l’Istiqlal et par la suite de la Chabiba [istiqlalienne, Ndlr]. Les échos de son action m'étaient parvenus, alors même que j’étais encore un élève», témoigne, ému, Abdelilah Benkirane.
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Et le leader islamiste de révéler qu’après sa nomination en tant que chef de gouvernement, il avait été "en désaccord avec tous ceux qui s'étaient chargés de la formation de l’Exécutif". Mais, souligne-t-il, "quand j’ai vu la nomination d’El Ouafa à l’Education nationale, j’étais comblé de joie".
Dans cet enregistrement, Abdelilah Benkirane laisse couler des larmes en évoquant l'amitié qu'il entrenait envers Mohamed El Ouafa.
Il rappelle aussi qu’il lui rendait visite avec Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et socialisme (PPS), aujourd'hui dans l'opposition. "Il venait plusieurs fois les mercredis, faisait avec moi la prière d’Al Maghrib et ne partait qu’après la prière d’Al Icha", témoigne aussi Abdelilah Benkirane.