Les héritiers d'Abderrahim Bouabid n'en finissent pas de s'entre-déchirer. Lors de la réunion, lundi dernier du Bureau politique de l'USFP, la direction socialiste a décidé de déférer devant le conseil de discipline plusieurs dirigeants ittihadis dont Tarik Kabbage, maire d'Agadir. Il lui a en effet été reproché d'avoir organisé, il y a deux semaines, une journée d'étude autour du projet de loi de finances 2015, en présence des élus appartenant au courant “Ouverture et démocratie”, mais aussi de conseillers fidèles à Abderrahmane Azzouzi, SG de la FDT. Les sources d'Akhbar Al Yaoum affirment que deux députés, Rachid Rahmouni et Saâdia Bahi, ont été déférés devant la commission de discipline du parti pour avoir osé déposer, individuellement, des amendements concernant l'ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs privés.
Akhbar Al Yaoum ajoute que Abdelhadi Khairate, qui a récemment rallié le clan Zaïdi, n'a pas non plus échappé à l'ire du Bureau politique de l'USFP. Le communiqué de la direction ittihadie l'a ainsi appelé à préserver les biens et propriétés du parti, et surtout ses bras médiatiques. Cela sonne comme une sorte de mise au point adressée à ce vieux dirigeant du parti, toujours à la tête du journal du parti “Al Ittihad Al Ichtiraki”.
Selon le même quotidien, Tarik Kabbage et Saâdia Bahi ont refusé, dans un communiqué commun, leur traduction devant la commission de discipline de leur parti, estimant que cela relève d'une tentative d'intimidation à leur encontre. Al Akhbar, dans un article publié en Une, affirme que Driss Lachgar est déterminé à en découdre avec plusieurs figures de l'USFP, dont Tarik Kabbage en premier lieu. Le quotidien se base sur un communiqué du Bureau politique de l'USFP, affirmant que cette instance de décision est déterminée à sévir contre tout militant qui violerait ses engagements légaux, politiques et éthiques envers l'organisation partisane. Dans ce sens, enchérit Al Akhbar, un dirigeant USFP a révélé que le parti avait décidé de commanditer un audit des finances du journal Al Ittihad Al Ichtiraki que dirige Abdelhadi Khairate.
Terminons avec Al Ahdath Al Maghribya qui, dans un petit article en deuxième page, déclare que les conflits entre socialistes ont dépassé les limites. Pour preuve, le journal revient sur le ton véhément et assez inhabituel du communiqué de lundi dernier. Annass, en page intérieure, affirme qu'il ne s'agit que de premières mesures préparant l'éviction des dirigeants ittihadis devenus trop encombrants pour Driss Lachgar.
Bouabid, reviens!
Les héritiers du plus vieux des partis socialistes du pays sont perdus. En rangs dispersés, chacun essaie de trouver ses marques, en vain. Cela arrange surtout les comptes de Abdelilah Benkirane et son gouvernement, et complique la tâche à l'opposition (UC, PAM, PI, USFP). À quelques mois des élections de 2015 et à un peu plus d'un an des législatives, c'est bien du pain béni qui est servi au PJD.