La dernière sortie du militant et chercheur à l’Institut royal de la culture amazigh (IRCAM), Ahmed Assid, sur "l'Islam et l'enseignement au Maroc" continue de défrayer la chronique et de susciter des commentaires dans la presse. Pour rappel, Assid avait souligné que "l’islam tel qu’il est aujourd’hui enseigné aux jeunes, à travers les manuels scolaires, véhicule un message terroriste". Rien que ça ! De tels propos n’allaient pas passer comme une lettre à la poste.
Dans une chronique publiée sur Al Massae daté de ce mercredi 1ermai, Hassan Aourid, ancien historiographe du royaume, fait une lecture lucide de la confrontation entre Ahmed Assid et les salafistes qui lui reprochent d’avoir porté atteinte à l'islam et au prophète. Des reproches qui tournent à la menace de mort ! Même le chef du gouvernement s’en est mêlé, mais sans pour autant calmer les esprits.Faisons preuve de sagesse !Pour Aourid, "il y a lieu d’aborder ce problème de manière plus réfléchie et dans le calme". C’est d’ailleurs ce qu’il tentera de faire en brossant une première esquisse de la situation. D’une part, il y a des intellectuels qui prônent la liberté d’opinions". Un principe, explique-t-il, "fondamental dans les sociétés modernes". De ce fait, "l’individu ne doit pas nécessairement partager l’avis de la majorité", poursuit l’intellectuel qui éclaire ainsi sur la position du militant Assid décrié par les extrémistes salafistes. "Toute société repose sur de grands principes, mais il n’appartient à personne, au nom de la liberté individuelle, de se moquer de ces fondamentaux", enchaîne Aourid. Autrement dit, l’intellectuel demande à Assid de présenter des excuses pour que les esprits se calment. Un moyen parmi d'autres pour prouver sa bonne foi.En véritable médiateur, il semble qu’à travers les propos de Aourid, il donne raison aussi bien aux uns qu’aux autres. L'intellectuel s’inquiète de la tournure de cette polémique tout en appelant à une réflexion collective. L’appel de Aourid et de plusieurs acteurs de la société civile à la retenue et à la sagesse sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Pour s’en rendre compte, il suffit juste de voir l’accueil réservé par les partisans salafistes à l’annonce de l’acquittement du prédicateur Ennahari, poursuivi pour avoir menacé de mort un journaliste, comme relayé par Akhbar Al Yaoum. Un jugement qui a l’effet d’une douche froide pour une bonne partie de la société civile.