Les candidats aux concours supervisés par le ministère la Justice ont appelé à l’ouverture d’une enquête après les déclarations faites par le ministre de tutelle, Abdellatif Ouahbi, devant la commission de la justice et de la législation à propos de la réussite de l’un de ses conseillers au concours des délégués judiciaires.
La Coordination de Casablanca pour les candidats non retenus a accusé le ministre de chercher à «couvrir les nombreuses irrégularités qui ont été relevées dans l’organisation des concours supervisés par le ministère à travers ses déclarations irresponsables».
La Coordination n’a pas hésité à accuser Abdellatif Ouahbi d’avoir manipulé les concours en favorisant certains candidats. Les candidats qui ont échoué demandent l’envoi d’une commission d’enquête pour contrôler les concours supervisés par le ministère de la Justice afin de prendre les sanctions nécessaires et de faire la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
Ils ont également appelé les parlementaires des deux chambres à «lutter contre les tentatives d’atteinte à la réputation du Maroc, particulièrement à sa justice. Un secteur pour lequel notre pays a déployé beaucoup d’efforts pour consacrer sa réforme, son indépendance et la garantie de sa probité».
La Coordination considère que les propos de Ouahbi et toutes les irrégularités qui ont été relevées lors des concours nécessitent l’ouverture d’une enquête par les instances compétentes et l’instance nationale de la probité et de la transparence.
De son côté, le président du comité national des victimes de l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat, Abdenacer Ouled Abdallah, a déclaré: «Les candidats au concours des délégués judiciaires qui ont passé les épreuves de l’oral et de l’écrit ont été surpris par la «réussite» de l’ancien conseiller au ministère de la Justice, Mohamed Abdelouaheb Rafiki alias Abou Hafs, qui partira bientôt à la retraite dans des conditions contraires à la loi, alors qu’il a un casier judicaire bien rempli et qu’il a occupé un poste de responsabilité dans le cabinet du ministre de la Justice».
Pis encore, ajoute la même source, des proches des directeurs centraux au ministère ont «passé avec succès» ce concours tandis que d’autres n’ont même pas pu répondre à des questions orales lors des épreuves du concours des délégués judiciaires.