Bureaucratique, centralisée, minée par la corruption, entrave l’investissement et complique les procédures. Le rapport d’un comité d’action thématique à la première Chambre, qui a planché sur le programme national de réforme de l’Administration (2018-2021), a mis à nu une série de dysfonctionnements structurels qui altèrent la qualité du service rendu au citoyen et entrave l’acte d’investissement, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 15 et 16 juillet.
Le rapport, qui sera présenté en séance plénière mardi prochain, conclut que les tentatives successives de réforme de l’Administration ne sont pas venues à bout de ses nombreux dysfonctionnements. Pourtant, les discours royaux, dans lesquels le Souverain a abordé la situation de l’administration publique et la nécessité d’une réforme profonde, ont justement été l’occasion d’effectuer un diagnostic global et d’initier cette réforme.
Ne parlons pas, poursuit le quotidien, des nombreux rapports des différentes organisations et institutions internationales qui, elles aussi, ont tenté de mettre le doigt sur les points noirs qui continuent d’entacher le fonctionnement de notre administration.
Bref, entre autres dysfonctionnements relevés par les parlementaires, la centralisation prononcée de l’administration. La déconcentration administrative a été l’objet de plusieurs tentatives de réformes, note Al Akhbar. Cette thématique a été abordée dans les discours royaux, et a été particulièrement mise en avant lorsqu’il a été question du «nouveau concept de l’autorité». Le sujet a également été mis en avant avec les transformations économiques et sociales majeures que le Maroc a connues ces derniers temps qui n’ont, malheureusement, pas été accompagnées par une mue au niveau de l’administration.
La déconcentration administrative, poursuit le quotidien, a encore été mise en avant lorsqu’il a été question d’accompagner le processus de décentralisation, lui-même partie intégrante de la régionalisation avancée. Mais là où l’immuabilité de l’Administration risque réellement de retarder le développement du pays, c’est lorsqu’elle n’a pas su ou pu accompagner l’élan d’investissement.
Les dysfonctionnements qui n’ont pas été traités à temps sont devenus très coûteux. Le rapport parlementaire, cité par le quotidien, parle de la gestion des ressources humaines qui, dans la réalité, ne s’appuie nullement sur les principes de la compétence, du mérite et de l’égalité des chances. Ce qui a eu, et continue d’avoir, un impact négatif sur la nature et la qualité des prestations rendues au citoyen.
Évidemment, le rapport n’a pas omis de mettre le doigt sur une autre tare de l’administration, la corruption. En plus de violer le principe d’égalité des chances et de l’égalité de tous les citoyens devant l’administration, la corruption qui ronge des structures administratives entrave également l’investissement. Ce qui a amené le journal à évoquer une autre tare, qui n’est pas sans encourager la corruption, la lourdeur et la complexité des procédures. Cette dernière a pour corollaire l’enracinement de la bureaucratie et la routine administrative.